C’’est officiel depuis ce jeudi 8 janvier 2015: Modibo Kéita est nommé Premier ministre en remplacement de Moussa Mara. Précédemment Haut représentant du président du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-maliens, Modibo Kéita signe son retour à  la Primature qu’il avait occupée sous le président Alpha Oumar Konaré en 2002 après la démission de feu Mandé Sidibé avant de passer la main Mohamed Ahmed Ag Hamani. Depuis lors, Modibo Keita se reposait dans sa ville natale à  Koulikoro au bord du fleuve avant d’être appelé par son frère IBK pour prendre en charge le dialogue inclusif inter malien. Le troisième Premier ministre du président IBK met fin au règne des jeunes à  la Primature après les talentueux et perspicaces Oumar Tatam Ly et Moussa Mara dont le passage à  la Cité administrative aura été bref. Un grand commis de l’Etat Né le 31 juillet 1942 à  Koulikoro, le tout nouveau Premier ministre est un grand commis de l’Etat qui jouit d’un brillant parcours administratif, gouvernemental et diplomatique. l’ancien ministre de l’Emploi et de la Fonction publique du général président Moussa Traoré dans les années 80, aura la lourde tâche de former un gouvernement de mission pour faire face aux défis de la réconciliation nationale et de la relance économique après une année particulièrement difficile pour le Mali en 2014. Raisons, la dégradation de la situation au nord en avril 2014 d’un côté, et la suspension de l’appui budgétaire des partenaires après l’achat de l’avion présidentiel et les surfacturations et contrats d’équipements militaires de l’autre côté. Modibo Kéita est-il l’homme de la situation ? Le septuagénaire bénéficie d’un préjugé favorable fondé sur sa maà®trise des rouages de l’Administration malienne, son intégrité morale à  toute épreuve et son culte du travail méthodique et bien fait. l’ex-ambassadeur du Mali en Suisse, Suède et au Danemark… est dépeint par ses anciens collaborateurs comme un grand commis de l’Etat qui force l’estime et le respect par ses qualités intellectuelles et morales. Un constat qu’il a récemment confirmé en sa qualité de haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-maliens. Pendant les négociations inter-maliennes d’Alger, l’homme de lettres a séduit les représentants du gouvernement et les groupes armés ainsi que la médiation internationale avec de belles appréciations. Aura-t-il la même vista pour réussir son deuxième passage à  la Primature ? C’’est tout le mal qu’on lui souhaite… Casting de raison Le nouveau premier ministre du président Ibrahim Boubacar Kéita, son troisième en à  peine un an, n’aura pas connu une retraite dorée. Après avoir été sollicité en avril 2014 pour occuper les fonctions du Haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif-inter maliens, Modibo Kéita revient au charbon en occupant pour la deuxième fois le poste de premier ministre. Le septuagénaire a certainement mesuré la portée des défis qui l’attentent à  la Primature avant d’accepter la sollicitation du président IBK. Le choix présidentiel doit sûrement s’expliquer par les qualités intellectuelles et morales avérées du septuagénaire en plus de sa connaissance des arcanes de l’Administration malienne ainsi que par les efforts dans les chantiers de la réconciliation dans le cadre des négociations en cours. En sa qualité de haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter- maliens, Modibo Kéita avait déjà  réussi à  se faire entourer des personnes qui en imposaient par leur charisme et leur efficacité dans le sens de la réconciliation nationale. En effet Modibo Kéita et son staff ont joué un rôle important dans les coulisses de l’hôtel El Aurassi, de la Résidence El Mithak ou encore l’hôtel Saint-Georges d’Alger. En septembre dernier à  Alger, un membre de la plateforme des mouvements nous confiait le rôle joué par le Haut représentant pour éviter in extremis la une brouille entre les mouvements de la coordination et de la médiation internationale notamment l’Algérie lorsque le MNLA et alliés avaient multiplié manœuvres dilatoires et faux-fuyants. Lors de la dernière phase des négociations en novembre, un délégué des mouvements de la coordination appréciait la méthode et l’approche de Kéita dans sa mission. Ces jugements favorables constituent un bon viatique pour le nouveau locataire de la Primature dont l’un des principaux chantiers sera la réconciliation de tous les Maliens. Dans la perspective de la reprise des négociations à  Alger, Modibo Kéita continuait ces derniers temps ses efforts d’explication du projet d’accord de paix et de réconciliation aux forces vives de la nation. l’homme parvenait, grâce à  son art oratoire et son franc-parler à  convaincre des interlocuteurs qui lui vouaient une estime sans borne. Autant d’atouts qu’il n’hésiterait pas à  exploiter à  fond pour former un gouvernement à  la hauteur des attendes des Maliens.