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Procès Charles Taylor : verdict ce mercredi !

Il est le premier ex-chef d'Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire international de Nuremberg, qui a…

Il est le premier ex-chef d’Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire international de Nuremberg, qui a jugé les dirigeants nazis. La sentence sera prononcée à  partir de 09H00 GMT mercredi 30 mai, lors d’une audience publique à  Leidschendam, près de La Haye. La seule chose dont l’on est sûr est que Charles Taylor purgera sa peine en Grande-Bretagne, en vertu d’un accord trouvé préalablement avec les Pays-Bas qui ont accueilli le procès pour des raisons de sécurité. Le 3 mai, l’accusation avait « recommandé » une peine de 80 ans de prison contre Taylor, justifiée par « le rôle essentiel qu’il a joué dans des crimes d’une portée et d’une gravité extrêmes ». La défense avait de son côté estimé cette peine « disproportionnée et excessive ». Si elles souhaitent interjeter appel du jugement ou bien de la peine infligée, la défense comme l’accusation peuvent le faire au plus tard 14 jours après le prononcé de la peine – c’est-à -dire le 13 juin. Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), chargé de juger les responsables des « atrocités » commises en Sierra Leone après le 30 novembre 1996, ne prononce pas de peine de prison à  vie ou de condamnation à  mort mais fixe un certain nombre d’années de prison. L’ex chef de guerre est le dernier sur le banc des accusés du TSSL. Huit responsables ont déjà  été condamnés à  des peines de 15 à  52 ans de prison. Coupable des 11 chefs d’accusations Président de la Sierra Leone de 1997 à  2003, Charles Taylor avait été reconnu coupable le 26 avril dernier – après un an de délibéré – des onze chefs d’accusation dont il devait répondre, viol, meurtre et pillage notamment (voir encadré en colonne de droite). Ces actes ont été commis entre 1996 et 2002 en Sierra Leone. Arrêté en 2006 au Nigeria, il a selon les juges « aidé et encouragé » une campagne de terreur visant à  obtenir le contrôle de la Sierra Leone, cela dans le but d’exploiter ses mines de diamants. Taylor a agit pendant une guerre civile qui a fait 120 000 morts entre 1991 et 2001, guerre marquée par de nombreuses atrocités : mutilations, cannibalisme et utilisation d’enfants-soldats. En fournissant aux combattants du Front révolutionnaire uni (RUF) armes et munitions en échange des désormais célèbres « diamants du sang », l’ex-président libérien a joué, selon les juges, un rôle « crucial » dans les crimes commis par ces rebelles. Autorisé une dernière fois à  prendre la parole devant le tribunal, Charles Taylor a été fidèle à  sa ligne de défense – il a plaidé non coupable et a toujours qualifié le procès de « supercherie ». Le 16 mai dernier, il a donc assuré avoir « tout fait pour la paix » en Sierra Leone, accusant le bureau du procureur d’avoir acheté et menacé des témoins. Renouveau démocratique en Sierra Leone ? Une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU était le 23 mai dernier en Sierra Leone, pour y discuter des progrès enregistrés depuis la fin de la guerre civile ainsi que de la préparation des élections générales prévues en novembre. « Les élections (de novembre) sont considérées par la communauté internationale comme une épreuve de vérité » sur la solidité du processus de paix, a déclaré à  cette occasion Ibrahim Kargbo, ministre sierra-léonais de l’Information. Dix ans après la fin de la guerre et en dépit de ses importantes richesses minières, la majorité des Sierra-Léonais vivent toujours dans la pauvreté.