Économie




Processus budgétaire 2023 : les travaux lancés

Les travaux du processus budgétaire 2023 ont été lancés ce 21 février 2022 par le ministre des Finances Alhousseini Sanou.…

Les travaux du processus budgétaire 2023 ont été lancés ce 21 février 2022 par le ministre des Finances Alhousseini Sanou. Par visioconférence comme l’an passé, eu égard au contexte lié à la pandémie de covid19. C’était l’occasion pour le responsable du département des finances de rappeler le contexte général de l’économie malienne et d’insister sur les défis qui restent à relever pour cette économie confrontée à plusieurs crises.

L’analyse de la situation de l’économie malienne intervient cette année dans un contexte marqué par les sanctions économiques et financières imposées par la CEDEAO et l’UEMOA depuis le 9 janvier.

Malgré les circonstances difficiles, la croissance attendue devrait atteindre 3,5% en 2022 et 5,3% en 2023 et l’inflation reste contenue dans les normes communautaires de 3%.

Sur le plan budgétaire en cette cinquième année de mise en œuvre du budget en mode programme, l’objectif est de consolider l’opérationnalisation de cette réforme. Le constat est aussi  une hausse de l’endettement qui passe de 50,1% en 2021 à 51,4% en 2022. Un taux qui reste contenu dans la norme communautaire de 70% du Produit Intérieur Brut. En ce qui concerne la pression fiscale elle est estimée à 15,5% en 2022 contre 15,1% en 2021, soit une hausse de 0,4%.

Le déficit budgétaire est quant à lui projeté à 4,7% en 2022 contre le même taux en 2021.  La situation de l’exécution du budget fait ressortir une mobilisation des recettes de 1 802 milliards de F CFA contre une prévision de 1 980,6 milliards de F CFA en 2021, soit un taux de mobilisation de 90,9%.

Les recettes fiscales enregistrent un taux de mobilisation  de plus de 100%, le déficit se situant au niveau de recettes non fiscales.

Les dépenses ont quant à elles été exécutées à hauteur de 2 312 milliards de FCFA contre une prévision de 2 600 milliards de FCFA dans le budget rectifié 2021 soit un taux d’exécution de 88,9%.

Concernant les orientations de la politique budgétaire en 2022, au niveau des recettes l’accent a été mis sur l’élargissement de l’assiette fiscale dans le secteur agricole informel, l’augmentation des taux d’assises sur certains produits taxés en dessous des plafonds  de l’UMOA etc.

Pour les dépenses, le CREDD (2019-2023) reste le cadre de référence du gouvernement. La prépondérance des dépenses de sécurité et pour la paix représente 5,36% du PIB en 2022. La défense et la sécurité représentent donc 16,96% du budget d’Etat. Les dépenses de sécurité ont été exécutées pour une moyenne annuelle de 4,16% du PIB depuis 2018.

En 2022 la masse salariale de l’Etat continue d’être un poids important et les engagements financiers de l’Etat se chiffrent à 125, 029 milliards de F CFA.

Possibilité d’un correctif budgétaire

Sur les perspectives, il pourrait s’agir du report des dépenses non exécutées, la constitution d’une provision pour les projets d’énergie solaire notamment.

Le taux de pression fiscale projeté en 2023 est de 15,20 %, l’inflation tourne autour de 2%, la projection du PIB à 11 878 milliards de FCFA, avec un taux de croissance du PIB réel à 5%. L’évolution des recettes en valeur passera de 1 790 milliards en 2022 à 1 884,8 en 2023.

Au niveau des dépenses en 2023, le cadrage fait ressortir un montant de dépenses courantes de 1 905,800 milliards de F CFA soit 16,7% du PIB avec un ratio de masse salariale recettes fiscales autour de 51,1%.

Fatoumata Maguiraga