Fertiliser le sol et détruire les ravageurs, assurer des rendements corrects, autant de raison qui poussent les agriculteurs à  utiliser des intrants chimiques dans leurs exploitation. Mais malheureusement, ils en ignorent bien souvent la composition, la toxicité, le dosage, la fréquence d’utilisation. s’exposant ainsi à  des risques énormes pour leur santé et pour leur cadre de vie et de travail. A titre d’exemple, rien que pour le traitement des cultures, les quantités de pesticides utilisées au Mali sont estimées à  environ 5400 tonnes par an. La part de l’agriculture s’élève à  90% de l’ensemble des pesticides utilisés au Mali. Le secteur industriel n’est pas en reste. Parmi les risques professionnels reconnus au Mali, il y a ceux qui concernent l’exposition temporaire ou prolongée à  des substances toxiques et leurs conséquences sur la santé du travailleur. Outre la santé humaine, l’environnement pâtit également largement de la mauvaise gestion, utilisation et élimination des intrants chimiques. Le Grand Hôtel de Bamako sert de cadre à  une rencontre qui s’est ouverte ce matin sous la présidence du Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Harouna Cissé. Organisé par le Centre Africain de la Prévention des Risques Professionnels (CAPRP), en partenariat avec l’Institut National de Prévoyance Social (INPS), ce colloque de quatre jours se penchera sur plusieurs thèmes relatifs notamment à  la nature et les caractéristiques de ces produits, les dangers et risques pour la santé et l’environnement de l’utilisation de ces produits, les conditions de stockage et de distribution de ces produits, les expériences de certains pays dans l’utilisation de ces produits. Selon le ministre Harouna Cissé, les pesticides et les produits peuvent avoir des effets très néfastes sur l’environnement si des mesures de sauvegarde ne sont pas prises. C’’est pourquoi, « le Gouvernement du Mali est engagé dans des réformes importantes tendant à  couvrir la majorité de la population malienne de certains risques comme la maladie par l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), le Régime D’assistance Médicale (RAMED) et la Mutualité ». Si les pesticides ont contribué de manière remarquable à  obtenir une quantité élevée d’aliments dont bénéficient les pays en voie de développement, à  sauver des vies…, ils sont susceptibles aussi d’avoir des conséquences très graves pour l’espèce humaine », a ajouté le ministre Cissé. Il a appelé au renforcement des capacités des utilisateurs à  tous les niveaux. Le directeur du Centre Africain de la Prévention des Risques Professionnels (CAPRP), Zakaria Mady Touré a souligné que, dans le monde, plus de 100 composés chimiques, agents biologiques sont fréquemment utilisés dans entrainant des effets nuisibles sur l’écosystème. Raison pour laquelle son institution a décidé ‘organiser la rencontre de Bamako pour attirer une fois de plus l’attention de tous sur les risques que ces produits font courir. Il a appelé à  une plus large information et sensibilisation de tous les acteurs pour une approche plus durable de l’utilisation des intrants chimiques, puisque pour le moment les alternatives peinent à  être vulgarisées.