Projet « biosécurité » : une loi qui tarde à être appliquée au Mali

Auparavant, à  l'Assemblée Nationale, cette loi a fait l'objet de grands débats et de confrontation d'idées entre pro et anti…

Auparavant, à  l’Assemblée Nationale, cette loi a fait l’objet de grands débats et de confrontation d’idées entre pro et anti OGM ( organisme génétiquement modifié). Ce projet de loi avait été défendu par le ministère de l’environnement et de l’assainissement à  l’hémicycle. Pour les autorités maliennes, cette loi est la suite logique de la mise en œuvre du protocole de Cartagena dont le Mali est signataire. Elle devrait permettre de prévenir les risques des biotechnologies modernes selon le ministère de l’environnement et de mieux sécuriser les populations. Les OGM dans notre alimentation Il nous est revenu que des produits ou vente sur nos marchés et certaines aides alimentaires ou humanitaires reçues, contiennent pour la plupart des OGM. Par ailleurs la situation géographique du pays et la porosité de nos frontières sont des facteurs aggravant pour le Mali. Cette situation est due au fait qu’il n’y a aucune disposition législative et règlementaire relative au commerce et à  la circulation des produits OGM au Mali. Cette loi dans son champ d’application, comporte plus de 70 articles et s’applique à  l’importation, l’exportation et la mise sur le marché de tout organisme génétiquement modifié (OGM), qu’il soit destiné à  être libéré dans l’environnement ou utilisé comme denrée alimentaire, pour bétail ou produit de transformation, ou aussi produit dérivé d’organisme génétiquement modifié. La loi s’applique également aux OGM à  double fonction pharmaceutique et alimentaire d’intérêt agricole. Le protocole de Cartagena Il faut rappeler qu’il y a 16 ans, se tenait le sommet de Rio au Brésil sur la biosécurité et le Protocole de Cartagena, 8 ans plus tôt, est entré en vigueur. Ceci montre à  quel point la communauté internationale se préoccupe de la question de l’environnement et des biotechnologies et leurs effets sur la biodiversité, d’o๠la nécessité pour elle d’asseoir des Normes pour une gestion efficace. Concrètement pourquoi, les autorités maliennes n’ont-elles toujours pas de textes d’application sur la biosécurité après adoption de la loi ? Pour le coordinateur technique Permanent du projet Biosécurité, Mr Mahamadou TRAORE, les autorités maliennes ont des problèmes de financement pour l’élaboration des textes. Cette question financière ne concerne que la prise en charge des consultants du projet. En plus de ces questions, il semblerait que l’élaboration des textes n’arrange pas certains barrons aux pouvoirs. Ces derniers détiennent à  eux seuls le gros marché des insecticides pour le traitement du coton et des intrants. Car une fois que le Mali procède à  la culture du coton bio, qui ne demande pas beaucoup de traitements en insecticide, ces barons seront financièrement et économiquement lésés. l’élaboration des textes et leur application mettront les maliens dans les conditions sécuritaires d’achat et de vente des produits alimentaires sains, d’o๠la réduction du traitement du coton en insecticide. Des recherches sur les OGM D’ailleurs, l’inexistence de législation, bloque l’institut d’Economie rurale dans ses recherches. Recherches pourraient permettre à  l’Institut de proposer des variétés qui résisteront à  la sécheresse. Une thèse soutenue par le Docteur Témé, chercheur de l’IER qui affirme que «C’’est une révolution contre l’inefficacité des insecticides ». Au niveau Africain, les pays comme le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Burkina Faso, la Tanzanie ont déjà  pris l’avance sur les autres pays africains. l’Union africaine qui a pour référence la loi modèle, exprime son souhait pour que chaque pays de l’union, d’élaborer ses propres textes d’application donc, le Mali ne pourra faire exception à  cette recommandation.