Vers un fédéralisme qui ne dit pas son nom ?

L’accord de paix, signé en mai et juin derniers, préfigure les bases d’un nouveau système administratif et politique au Mali.…

L’accord de paix, signé en mai et juin derniers, préfigure les bases d’un nouveau système administratif et politique au Mali. Un cadre de la CMA, sous anonymat, a confié à Journal du Mali, son point de vue et sa vision pour l’avenir de la nation.

Au Mali, pays démocratique, certaines populations du nord se sentent éloignées du gouvernement central et de la conception d’État nation. Depuis longtemps, le pays est confronté à des problèmes régionaux. « Le problème du Nord et du Mali de façon générale est très mal cerné par les gens et par les responsables administratifs et politiques. On est dans une telle situation qu’il faut refonder l’État malien. C’est révélé dans l’accord. Il faut que l’on dépasse cette mentalité malienne qui pense que l’État est au cœur de tout, du départ à l’arrivée », explique ce cadre de la CMA. Selon lui, le peuple de l’Azawad (terme non géographique qui désigne l’ensemble des régions du Nord Mali, NDLR), ne pourrait se reconnaître dans un État centralisateur et dirigé par un homme : « il faut partager le pouvoir dans toute sa nature, dans toute sa complexité et dans toute sa projection. Il faut donner aux peuples du nord un intérêt à être Malien », affirme-t-il.

Après des revendications intégratrices, puis indépendantistes, la solution d’un État fédéral avec une certaine autonomie des régions du nord, semble la plus viable à son mouvement. « Nous sommes arrivés à un compromis. Un compromis, c’est renoncer à quelque chose pour pouvoir sauver l’essentiel. Le Mali doit renoncer à des choses pour pouvoir se sauver lui-même. Si ça ne marche pas avec la structure de l’État actuel, c’est que l’État est défaillant. Il faut donc le réformer, le refonder. La seule solution, pour le Mali, c’est le fédéralisme, c’est ce qui va sauver ce pays, sinon il sera divisé en plusieurs morceaux », conclut-il.

L’accord de paix vise à prendre en compte les intérêts des uns et des autres via des dispositions non contraignantes et acceptées par tous. Pour les anciens rebelles, cet accord positif semble, en quelque sorte, être le préambule d’une réflexion plus profonde à mener sur l’organisation politique du Mali et la prise en compte nécessaire des différentes populations qui le peuplent. La question est donc posée: pour garantir l’unité, ou au moins une réelle cohabitation, le fédéralisme est-il la solution ? Si oui, est-ce vraiment la dernière étape ?