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Promesses de dons : en attendant le bonheur…

Au total, une centaine de pays et d'institutions internationales avaient promis d'aider financièrement le Mali. Ce rendez-vous était jugé indispensable…

Au total, une centaine de pays et d’institutions internationales avaient promis d’aider financièrement le Mali. Ce rendez-vous était jugé indispensable pour « gagner la paix » et reconstruire le pays, après l’intervention militaire de la France et des autres pays amis, lancée en janvier 2013. En effet, dès l’annonce de la promesse des 3,2 milliards d’euros en 2013 à  la Conférence de Bruxelles à  l’initiative, faut-il le préciser, de la France et de l’Union européenne, dans le plan 2013-2014 pour la « relance durable du Mali », notre pays s’est vite mis à  la tâche. Tant les Maliens, à  juste raison, venaient d’être comblés d’espoirs, par une simple promesse. Certes, nous sommes un pays en proie à  d’immenses difficultés mais aussi une nation prête à  se battre pour s’en sortir le plus rapidement possible. Et voilà  qu’en ce mois de mai 2013, nous apprenions que nous allons être soutenus par des donateurs dont les discours raisonnent encore dans les esprits tant ils étaient profonds et humains. Du coup la promesse, pour tous les Maliens cessaient d’en être une, pour devenir une réalité : espèces sonnantes et trébuchantes. Car, Maliennes et Maliens savaient qu’il ne fallait plus tergiverser et qu’il fallait se mettre au travail afin de remplir les conditions et entrer en possession des fonds promis. Retour à  l’ordre constitutionnel. Un président démocratiquement élu est désormais aux commandes, et de nouveaux élus de la nation siègent à  l’hémicycle, et l’impunité tremble de peur. s’y ajoutent, sans quiproquos, les efforts entrepris par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keà¯ta et le gouvernement pour œuvrer en faveur de la paix, de la réconciliation nationale, la lutte contre l’insécurité, le retour de l’administration au nord du pays et la lutte contre la corruption. 2014 n’a-t-elle pas été déclarée année de lutte contre la délinquance financière. Cependant, force est de constater qu’une année après les promesses de Bruxelles, le précieux sésame indispensable pour le déclic espéré se fait encore désirer, en dépit de quelques timides entrées enregistrées à  ce jour. Comme à  Addis-Abeba o๠le Mali devrait recueillir 350 millions d’euros, le décalage entre les annonces et ce qui est vraiment donné au lendemain de la Conférence de Bruxelles transperce les esprits de l’opinion populaire qui croyait dur comme fer en l’imminence de l’enveloppe promise. Une perplexité qui tranche, toutefois, avec la sérénité des plus hautes autorités et qui n’entame pourtant pas nos convictions que les pays donateurs ne sauraient distraire la communauté internationale, qu’ils avaient prise à  témoin, en venant au chevet de notre pays, qui a désormais mis en place des instruments fiables de contrôle de gestion d’éventuels fonds qui viendraient à  être alloués au Mali.