Promotion de la femme au Mali : L’arbre ne doit pas cacher la forêt

La journée de réflexion s'est tenue sous la présidence de Mme Adame Ba Konaré, ex première dame du Mali, et…

La journée de réflexion s’est tenue sous la présidence de Mme Adame Ba Konaré, ex première dame du Mali, et Présidente fondatrice du musée de la femme « Muso Kunda ». De nombreuses figures emblématiques de la lutte pour l’émancipation féminine y ont pris part, ainsi que de distinguées personnalités. Cette activité qui s’est tenue à  deux jours avant les festivités du 8 mars (Journée internationale de la femme) était plus que jamais opportune pour lancer une grande réflexion sur les différents progrès réalisés par les femmes à  partir de l’indépendance du Mali. Il n’en fallait pas plus pour jauger les avancés, ainsi que les difficultés de la femme malienne. Trois grands thèmes ont meublé cette journée de réflexion sur la problématique de la femme malienne, de l’indépendance à  nos jours. A savoir : « Le bilan de la lutte pour l’émancipation des femmes, forces et faiblesses, la voix des jeunes femmes, Femmes et valeurs culturelles ». Code de la famille et réforme de l’enseignement Dans son allocution, Mme Bintou Sanakoua, ancienne député, a fait le long récit du cheminement de la femme malienne, de l’indépendance à  nos jours. Ainsi, dira-t-elle, depuis 1960, la situation de la femme malienne n’a pas cessé d’évoluer. Et ce, dans tous les domaines de la vie socio-économique. Toutefois, indique t-elle, lors de la première République, deux grands évènements auront servi de déclic pour la femme malienne : il s’agit de la réforme de l’enseignement et l’adoption du Code de la famille de 1962, qui auront rehaussé de manière significative la situation de la femme. Atteignant de nos jours 50,5 % de la population, le combat des femmes ne saurait être terminé. Et pour cause, dira la conférencière, les femmes sont à  présent, très peu représentées au niveau des instances de décision. « Il n’y a pas de masse critique des femmes dans les instances de décision ». Abondant dans le même sens que Mme Dembélé Aissatou Djiré, (qui dénonce que la femme malienne souffre toujours d’une discrimination sociotraditionnelle), Mme Afssatou Thierro, ancienne ministre, déplore qu’après 50 ans d’indépendance, la femme malienne souffre encore de discrimination du point de vue des textes et règlements du pays.  » En effet, dit-elle, la législation malienne souffre de plusieurs insuffisances qui relèguent la femme en second plan. Même si, le code de la famille et de la tutelle de 1962, a constitué à  l’époque un bon spectaculaire pour ses soldats du développement ». Toutefois, souligne Mme Thierro, les coutumes et usages maliens ne sont pas pour la plupart, bénéfiques aux femmes. Par ailleurs, déplore t-elle, le Mali a ratifié une panoplie de conventions internationales dont l’application reste très problématique sur le plan national. La voix des jeunes femmes La voix des jeunes femmes est celle qui prône le changement. Proclamant toute leur volonté de poursuivre le combat entamé par leurs aà®nées, les jeunes femmes jurent ne pas perdre de vue les vertus des aà®nées. Dans un discours jalonné de passion, l’ex première dame du Mali établira la véritable vocation sociale de la femme. Dans un contexte de cinquantenaire de l’indépendance, ou les nations africaines se tracent les voies d’un développement endogène, le débat sur la femme est pertinent, trouve Mme Adam Ba Konaré. Se référant sans cesse aux valeurs traditionnelles maliennes, l’oratrice a dépeint les caractéristiques de la femme, et l’important rôle de développement auquel elle est appelée. Sous les ovations d’un charmant public, elle n’a pas lésiné sur les mots, pour flageller les femmes enclines à  perdre de vue les valeurs sociétales. Toutefois, reste t-elle persuadée, les femmes peuvent réenchanter le monde.