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Promotion immobilière, l’alternative

« à€ Bamako la demande dépasse de loin l'offre, l'à‰tat à  un projet de 50 000 logements sur cinq ans,…

« à€ Bamako la demande dépasse de loin l’offre, l’à‰tat à  un projet de 50 000 logements sur cinq ans, du social à  l’économique, qu’il n’arrive pas à  atteindre », déclare Alassane Seydou Traoré, directeur général de la Société d’à‰quipement du Mali (SEMA), l’un des leaders sur le marché de la promotion immobilière. Pour répondre à  la demande, cette société d’économie mixte propose des biens qui vont du logement très économique au logement de haut standing, dans une fourchette de prix allant de 9 à  22 millions de francs CFA pour l ‘économique, à  150 millions de francs CFA et au-delà  pour des logements haut de gamme. L’acquisition de ces biens se fait via un emprunt, sur 15 à  20 ans, auprès d’un établissement bancaire. La banque paye ensuite directement le promoteur, dont les plus connus sont SIFMA, IFA Baco, Mali Univers, Al Immobilier, ou encore Lawrence Immobilier. Les acquéreurs disposant d’une économie importante, traitent directement avec la société de promotion immobilière, auprès de laquelle ils doivent s’acquitter de 75 % du prix de vente, les 25 % restants étant étalés sur 3 ans avec un taux d’intérêt de 7 %. Ces acquéreurs aisés représenteraient 20 à  30% de leur clientèle. à€ la SEMA, la plupart des biens proposés sont vendus sur plan, et les travaux sont lancés une fois les logements commandés. C’est le coût d’acquisition du terrain qui oriente les promoteurs sur le type de programme de logement qu’ils vont réaliser. « Nous avons des réserves foncières. Quand il y a des opportunités, comme un terrain vendu par un propriétaire à  un prix intéressant, nous l’achetons pour le garder en attendant de le mettre en valeur en fonction des besoins du marché », explique Alassane S. Traoré. Des programmes comme Baco Djicoroni ou Badalabougou ont émergé du sol pour répondre à  ces besoins du marché. L’obtention de terrain se fait généralement à  travers deux sources : les terrains mis à  disposition par l’à‰tat ou par des propriétaires privés. « Les tendances du marché actuellement sont principalement sur trois axes : l’axe Ségou, l’axe Sébénicoro et l’axe Sikasso. Il y a une forte concurrence pour obtenir les meilleurs terrains sur Bamako. Les propriétaires font le tour des promoteurs, pour obtenir le meilleur prix », confie Kalilou Sissoko, directeur commercial à  l’Agence de cession immobilière (ACI), une autre société d’économie mixte. à€ l’origine d’un programme, il y a d’abord l’étude, suivi du stade des autorisations qui passe par l’administration, vient enfin le rapprochement des partenaires financiers pour la mobilisation des fonds en vue de la réalisation. De la prise de décision d’un programme à  la pose de la première pierre, il s’écoule généralement 6 à  8 mois. à€ Bamako, l’urbanisation galopante s’est souvent faite sur des projections à  court terme pour répondre à  des besoins pressants. L’à‰tat a laissé un vide législatif, qui a permis à  beaucoup de s’installer anarchiquement. « La législation immobilière n’a pas suivi le développement humain. Il faut faire la relecture du Code domanial, organiser le cadastre, préciser le rôle et les missions de tous les intervenants pour pouvoir arrêter les constructions anarchiques », analyse Kalilou Sissoko. Selon une étude faite par l’ACI, le marché qui avait été considérablement freiné depuis les événements de 2012, a redémarré très timidement depuis 2015, et pourrait à  nouveau connaà®tre une embellie.