Salif DIALLO « L’aventure, c’était mon rêve »

Après 20 ans à travailler dans les mines d’or à Kayes, dans la première région du Mali, Salif Diallo décide…

Après 20 ans à travailler dans les mines d’or à Kayes, dans la première région du Mali, Salif Diallo décide enfin de réaliser ses projets. « L’aventure (l’émigration, ndlr) était mon rêve depuis longtemps et, avec tous les problèmes dans les mines, j’ai décidé de partir ». Destination le Qatar, où vit actuellement environ une centaine de Maliens, d’après lui qui est secrétaire général de l’association des Maliens résidant dans ce pays du Golfe.

Mais pourquoi ce choix? « Je connaissais un Malien qui était là-bas. Et puis, pour le visa, on peut s’adresser à des sociétés intermédiaires spécialisées dans son obtention », explique M. Diallo qui a accompli ces formalités il y a juste deux ans. Il obtint donc un visa d’une durée de 5 ans, après avoir déboursé 2 millions de francs CFA, sans compter le billet d’avion à environ 800 000 francs CFA. Pourtant, ce visa est gratuitement donné aux compagnies internationales qui souhaitent embaucher du personnel étranger. Salif travaille aujourd’hui pour la société chinoise CGGC BURHAN JVJ dans le domaine des travaux publics.

Chef d’équipe sur un chantier de construction de réservoirs d’eau, Salif Diallo réside dans la localité d’Al Watra, à environ 20 km de la capitale. « Je suis le seul Malien. Je travaille avec des Ethiopiens, des Pakistanais… avec qui j’échange en anglais ». Une langue dans laquelle il « se débrouille », puisqu’il a quitté l’école en classe de 8è. Après quoi il a travaillé dans le domaine des transports, dans lequel évoluait sa famille.

Pour un Sahélien, l’acclimatation à ce milieu désertique du Moyen Orient devait s’avérer facile. Pourtant, « ici, tout est extrême. Quand il fait chaud, il fait très chaud, et durant le froid, il y a un brouillard qui rend la visibilité presque nulle ». C’est pourquoi, lorsqu’il ne travaille pas, Salif Diallo reste chez lui et passe le temps en allant sur Internet. Les vendredis (correspondant au week end) « puisqu’on ne travaille pas, on se retrouve avec les autres Maliens à l’ambassade, pour discuter de nos problèmes et du Mali », explique le quarantenaire. Et même s’il ne souhaite pas se prononcer sur le débat actuel concernant la réforme constitutionnelle, cet adepte des réseaux sociaux, qui se tient régulièrement informé de l’actualité au Mali, souhaite simplement qu’il y ait la paix.

Originaire de Kati, ville située à 15 km de Bamako, dans la région de Koulikoro, l’homme, qui a quitté le Mali il y a seulement deux ans, souhaite y retourner lorsque les conditions seront remplies. « On part à l’aventure pour gagner quelque chose, de quoi construire sa vie. Je ne souhaite pas passer ma vie au Qatar. J’ai laissé ma famille au Mali et je souhaite la retrouver quand j’aurai plus de moyens ».