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Quand Christine Lagarde rencontre huit femmes leaders du Mali

L'initiative est venue de Christine Lagarde, qui en visite au Mali, a souhaité, rencontrer huit femmes leaders au Mali. Leaders…

L’initiative est venue de Christine Lagarde, qui en visite au Mali, a souhaité, rencontrer huit femmes leaders au Mali. Leaders dans leurs domaines respectifs. Oumou Sall Seck, maire de Goundam, Mme Tall Aissata Coulibaly, femmes d’affaires, Aissata Cissé, député à  l’Assemblée, Sirandou Diawara, architecte, Rokia Traoré, artiste chanteuse dont l’interview suit ici ou encore Mme Traoré Nana Sissako de la société civile parmi d’autres. Il s’agissait avant tout pour la présidente du FMI d’écouter des parcours de femmes autour d’un bon repas. Si certaines ont évoqué leurs difficultés, d’autres ont mentionné les manques dans leur profession, comme l’architecte Sirandou Diawara, qui a souligné les défis relatifs au secteur du bâtiment ou comment professionnaliser davantage ce secteur clé de l’économie d’un pays. A la sortie du déjeuner avec Christine Lagarde, notre reporter a rencontré l’une de ces femmes. Rokia Traoré nous confie ses impressions. Journaldumali : Quelles sont vos premières impressions ? C’’était une très belle initiative parce qu’aussi l’occasion pour moi de rencontrer des femmes fortes du Mali. Fortes, pas seulement par leurs positions mais aussi par la manière dont elles sont arrivées là . l’environnement dans lequel, on est aujourd’hui, surtout dans des pays comme le Mali o๠il y a un blocage par rapport aux femmes. Pour arriver à  des postes qu’occupent les femmes que je viens de rencontrer, il faut beaucoup de courage, il faut beaucoup de caractère. Je suis très contente par rapport à  cela, mais également agréablement surprise de l’initiative de Madame Lagarde. Ceci permet d’aller à  la source des problèmes et entendre ce que les femmes en pensent et aussi accorder assez d’importance au rôle de la femme dans le développement d’un pays. l’avis des femmes actrices dans la vie politique, économique et culturelle compte. De quoi avez-vous discuté avec Madame Lagarde ? C’’était un déjeuner et pas une conférence. Nous avons discuté de beaucoup de choses dans le domaine de l’entrepreneuriat et surtout de l’expérience de chacune d’entre nous. Le fait qu’il y eu huit femmes ici ne signifie pas qu’elles sont les seules à  travailler. Ces femmes travaillent avec d’autres femmes. Nous, société civile et gouvernement, devons nous donner les mains et travailler ensemble. Il appartient aussi à  nos autorités de nous connaitre et de partager nos idées avec eux. Ce qui est dommage aussi, C’’est qu’il a fallu que Mme Lagarde vienne et prenne l’initiative de nous réunir. Ce qui serait bien aussi, C’’est nous rassembler entre nous ici. Il n’y avait que huit femmes ici choisies sur sélection. C’’est vrai qu’il y a beaucoup d’autres femmes au Mali, qui auront pu être comme nous. Mais il serait bien que nous créons nous-mêmes des occasions de nous organiser en tant que femmes entrepreneurs. Y-a-t-il un chemin balisé pour que les avis des femmes soient pris en compte par le FMI ? Nous avons rencontré Madame Lagarde et cela est une bonne chose dans ce que nous entreprenons. Quand est-ce que je rencontrerai la ministre de la promotion de la femme par exemple ? Je n’y crois pas du tout que C’’est le FMI qui va trouver les solutions aux problèmes du Mali. Ils ont les fonds mais C’’est à  notre gouvernement de faire bouger les choses et aider les entrepreneurs et par là  les femmes entrepreneurs dans ce sens. Je pense que nos autorités devraient nous jeter un regard ne serait-ce qu’organiser des rencontres souvent pour que nous puissions partager nos expériences. Il m’est difficile moi seule de pouvoir rencontrer un ministre par exemple. Je pense que quelque part C’’est à  eux de nous aider pour mener à  bien nos projets. Grâce à  nous aussi, les autorités peuvent avancer. Ils doivent nous rencontrer et discuter. Toutes les femmes qui étaient là  à  ce déjeuner ont en commun d’avoir la main à  la pâte au quotidien.