Quand les magasins d’alimentation poussent comme des champignons

Les magasins d'alimentation poussent à  Bamako et sont à  deux doigts de détrôner les petites boutiques classiques tenues par les…

Les magasins d’alimentation poussent à  Bamako et sont à  deux doigts de détrôner les petites boutiques classiques tenues par les maures, les sonrha௠et les peuls… Céréales, lait en poudre, boissons gazeuses, jus de fruits, cafés ou eaux minérales, ces denrées qui peuplent les étagères ont pouvoir d’exciter la gourmandise de ceux qui tous les soirs, ont pris l’habitude de s’approvisionner dans un commerce d’alimentation. Ils y vont pour la plupart en rentrant du travail le soir et s’engouffrent à  l’intérieur de ces cavernes pour en ressortir les mains chargées de victuailles. Rien à  faire, les alimentations sont entrées dans les habitudes de consommation des Maliens. La question qui se pose désormais est de savoir, comment tous ces commerces qui se côtoient arrivent à  faire recettes ? Cette prolifération n’influe t-elle pas sur le cours des prix ? « A chacun a sa chance » A Kalaban-coro un quartier de Bamako, Lassine Traoré tient un magasin d’alimentation depuis bientôt six ans. Il soutient avec zèle que ce n’est pas à  cause de la multiplication des alimentations que les ventes ont baissé. « Les Maliens n’ont pas d’argent, C’’est tout. Les temps sont durs». Le gérant de ‘’l’Alimentation Traoré et frères » ajoute qu’à  partir du moment o๠les clients sont fidèles, ça marche!. Devant Azar libre service à  Torokorobougou, un vigile tire la porte pour laisser entrer les clients, et un autre en fait autant à  la sortie. Un arabe échange quelques explications avec un client au sujet de la monnaie. Il s’appelle de son vrai nom Charles Bel de nationalité libanaise. Il gère ce nouvel endroit qui a ouvert depuis quatre mois, et refuse de se prononcer sur le chiffre d’affaires ou les ventes. Direction Badalabougou, un autre quartier populaire de Bamako. Là , Ibrahim gère un commerce avec la conviction absolue que « chacun a sa chance ». Il a ouvert son alimentation il y a peu. « La vente, c’est toujours aléatoire. Ce n’est qu’à  la fin du mois que l’on fait des recettes, lorsque les clients perçoivent leurs salaires. A chacun a sa chance, affirme t-il. Absence de contrôle de prix et baisse du pouvoir d’achat Serge Lalis est ivoirien et vit au Mali depuis neuf ans. Il est le propriétaire de l’Alimentation « Lalis ». Pour lui, les ventes ont baissé à  cause de la concurrence, et surtout la baisse du pouvoir d’achat des Maliens. Mais Serge s’en prend aussi à  certains magasins qu’il juge non conforme, parce qu’ils vendent des produits en deçà  du prix fixé. Un problème qui, selon lui, est à  mettre sur le compte de l’absence de contrôle dans le secteur.