Quand les monuments parlent…

A l'opposé de bien des capitales africaines, Bamako est dotée d'espaces verts pour les adeptes de la promenade et de…

A l’opposé de bien des capitales africaines, Bamako est dotée d’espaces verts pour les adeptes de la promenade et de monuments à  visiter. Tout bamakois connait aujourd’hui le monument de l’obélisque affectueusement appelé « Bougie Ba » de par sa hauteur. Cette bougie géante est l’épicentre d’un angle droit dont les extrémités sont confiées à  deux leaders africains : Kwamé Nkrumah et Amilcar Cabral. La bougie éclaire le legs de ces deux combattants tout en rappelant à  la jeunesse la richesse du tréfonds culturel malien. Les amoureux se promènent sous l’ombre de la Bougie tous les soirs dans l’espoir de se marier un jour. Parlant de mariage, une place le symbolise bien. A Badalabougou, le jardin du mariage passe presque inaperçu or C’’est la place que nul ne doit ignorer. Ici, un homme au regard attendrissant tend la main à  une femme et lui demande de traverser ensemble le pont de la vie pour une vie nouvelle. Auparavant, ils se passeront deux bagues posées à  l’entrée du pont. Ce jardin, curieusement flirte avec la rue Léopold Sedar Senghor qui mène à  l’université de Bamako comme pour dire aux étudiants une fois le savoir acquis on rejoint l’école de la vie. Cette femme jeune, svelte et timide demandée en mariage à  Badalabougou, se métamorphose avec les maternités, s’impose en socle de la société avec une sculpture majestueuse qui rappelle la Tour de l’Afrique à  Faladié. Cette immense tour symbolise bien la femme africaine avec ses tours et contours imposants, son pourtour de grobiné, ses atouts de reine et son encensoir surplombé qui encense Bamako. Ouverte à  l’Afrique, la capitale malienne se sécurise avec sa Place des militaires à  Sotuba. Solidaires et imbus de leur mission patriotique, ils avancent regroupés sous les yeux du Général Soumaré qui regarde du coin de l’œil la statue de la victoire et les colombes comme pour se souvenir que « la guerre est trop sérieuse pour être confiée aux militaires ». A Ngolonina, trône fièrement la Place des chasseurs que les gouvernants ont eu l’intelligence de coincer entre l’ambassade de Russie et le centre Père Michel. Russes comme français ont dû s’interroger sur la signification d’édifices publics représentant l’éléphant (Sama Ba), le buffle (Sigui) à  Kalaban, l’aigle (monument de la paix à  l’ACI 2000, l’hippopotame (Maliba) à  Dravéla sans oublier les trois caà¯mans considérés comme les totems de la ville de Bamako. Pour la petite histoire, l’image de ces trois caà¯mans figure même sur les bulletins de naissance des natifs de la capitale. En historien averti, le président Alpha Omar Konaré n’a pas oublié les tirailleurs de Thiaroye 44. Une place leur est dédiée au C’œur du marché principal de la ville et son entretien est permanent tout comme cette place exceptionnelle « des martyrs » qui s’impose aux visiteurs invités à  parcourir la liste des personnes ayant perdu la vie pour que le Mali divorce d’avec la dictature et le parti unique. Cette place met en orbite une mère éplorée tend les bras au ciel pour implorer le créateur. Interpellatrice place. Bamako captive. Bamako danse et le monument de la vedette mondiale Ali Farka Touré vient combler l’absence des grands de la musique malienne. Imposant et majestueux, Ali Farka a, à  Lafiabougou, un monument à  sa dimension qu’on quitte difficilement pour la place CAN à  l’ACI 2000. Cette place qui nous replonge dans la coupe d’Afrique de football organisée par le Mali en 2002 met les deux poules des équipes qualifiées autour d’une aire de jeux en gazon avec des deux côtés les bois des gardiens de but et en arrière plan se trouve le trophée de la compétition. Ce serait une entorse de ne pas évoquer le jardin du Maire et le Monument de l’indépendance. Sis au boulevard de l’indépendance, le monument du même nom a vu défiler bien des chefs d’Etat. Il cristallise la volonté du Mali d’aller de l’avant et le désir des maliens à  maintenir ce pays de guerriers dans le concert des nations démocratiques.