Quand l’Union Africaine fait son auto-critique…

l'ancien Président en exercice de l'UA, Yayi Boni a donc salué ce dimanche à  Addis Abeba, l'intervention de la France…

l’ancien Président en exercice de l’UA, Yayi Boni a donc salué ce dimanche à  Addis Abeba, l’intervention de la France au Mali tout en appelant l’Afrique à  une plus grande implication dans la crise malienne. C’’est le moins qu’il pouvait faire en constatant l’absence, sinon le déploiement au compte gouttes des états membres de la CEDEAO sur le sol malien. Alors que les soldats français en tête et les Maliens à  l’arrière, sont aux portes de Tombouctou, une avancée fulgurante, que ne laissait rien présager, l’Union Africaine tient son 20è sommet dans la capitale éthiopienne et aligne les discours de principes, les déclarations de bonnes intentions et annonce sa remise en question sur les grandes questions internationales. Une grande messe politique qui peine à  se concrétiser en actes sur le terrain. Réforme interne Faut-il plus de temps à  l’organisation, anciennement OUA, que dirige désormais la Sud africaine, Nkosazana Dlamini Zuma. Cette dernière était le 19 octobre 2012 à  Bamako pour manifester son soutien à  la cause malienne lors de la Réunion des Amis du Mali. Depuis, les mois ont passé et l’institution n’a pas su faire pression sur les Etats ou tout au moins accentuer son plaidoyer sur la CEDEAO afin qu’elle aligne les troupes au Nord du Mali. Longtemps décrié pour sa gestion approximative des conflits en Afrique, l’Union Africaine gagnerait à  s’impliquer davantage. De son vivant, Khaddafi avait appelé aux Etats-Unis d’Afrique avec le rêve d’une grande armée africaine. Mais la personnalité mégalomane du guide lybien aura supplanté une idée qui pourrait se concrétiser autrement par les dirigeants actuels. Ainsi aurions-nous recours à  des corps de maintien de paix de l’Union, au lieu de faire systématiquement appel aux Nations Unies et plus encore aux financements logistiques. Un budget de 7 milliards existe bel et bien aux Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix dans le monde. Quelle part gagneront les Africains dans ce montant ? Le déploiement des troupes de la CEDEAO tarde sur le terrain. Pourquoi ? Question de gros sous ? La main tendue des Africains s’allonge à  l’heure o๠le Mali est libéré d’un conflit qui concerne pourtant toute la sous-région. A quoi servent les multiples sommets et réunions de chefs d’Etat majors, avec au bout des communiqués insipides. Il faut pourtant saluer l’avancée des troupes tchadiennes et nigériennes du côté Est, tandis que d’autres stationnent encore à  Bamako. La sagesse de Dioncounda Traoré De son côté, le Président malien, après Yayi Boni, désormais remplacé par le Premier ministre éthiopien Hailé Mariam Desalegn à  la présidence de l‘UA, n’a pas manqué de féliciter la France pour son appui prompt et immédiat au Mali. Ainsi Dioncounda Traoré, fidèle à  lui-même, appelle de ses vœux l’Union Africaine et ses partenaires à  se mobiliser au plus vite, car lorsque les lumière du Sommet d’Addis s’éteindront, sur le terrain, la bataille continuera. La messe est dite !