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Rachelle Djangone Mian, Directrice pays d’ONU FEMMES

Mme Rachelle Djangone Mian, est mère de trois enfants. Elle a travaillé en tant que Programme Spécialiste durant cinq (05)…

Mme Rachelle Djangone Mian, est mère de trois enfants. Elle a travaillé en tant que Programme Spécialiste durant cinq (05) ans au Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Côte d’Ivoire. Elle avait en charge les portefeuilles Genre, violences basées sur le Genre, Planification et suivi/évaluation. Elle a coordonné au sein du Système des Nations Unies le Groupe thématique Genre et Développement et celui du Suivi et Evaluation. Mme Mian a aussi apporté son assistance technique sur les questions de Genre, Violence basée sur le Genre, suivi et évaluation aux pays tel que le Rwanda dans le processus de One UN, à  la Branche Humanitaire de l’UNFPA à  New York ainsi qu’au Bureau Régional à  Johannesburg. Avant de rejoindre le Système des Nations Unies, Madame Mian Djangone Rachelle, Démographe-Economiste de formation, avec une spécialisation en Administration et Gestion des Programmes, a travaillé en tant que Coordinatrice de l’Unité Recherche Opérationnelle dans un projet régional financé par USAID (Santé familiale et Prévention du VIH/Sida) qui couvrait 4 pays (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Cameroun, Togo). Ensuite en tant que Conseillère Technique en suivi et évaluation au niveau du Centre Africain de Recherche et d’Intervention en développement, elle a eu à  conduire plusieurs études, recherches et évaluation dans divers domaines de développement, particulièrement sur les aspects Genre. Cela lui a prévalu d’être la personne ressource pour la Côte d’Ivoire sur les questions de Genre. En 2010, l’ONU femmes est crée et Rachelle est nommée, Directrice Pays au Mali. A l’occasion du 8 mars, nous avons rencontré cette femme battante. Pour elle, les femmes qui réussissent sont notamment celles qui partent de rien. Elle cite une femme qui a crée une entreprise de ramasseuse d’ordures et se souvient aussi d’une année de licence o๠il n’y avait pas de cours, alors pendant 6 mois, elle vendra du poisson braisé dans les rues d’Abidjan, tout en passant son concours à  l’IFORD… Pour Rachelle, au Mali, il y a des femmes battantes, qui ne tendent pas la main, mais surtout, elle est impressionnée par les femmes rurales, de même qu’elle admire les femmes maires, qui dirigent une localité. Elle cite à  cet égard la femme Maire de Dougouténé 1 qui sait elle se faire respecter de ses collaborateurs. Rencontre avec une femme d’exception. Journaldumali.com : Nous célébrons le 8 mars, cette année, que vous inspire cet évènement ? Cette année est particulière, puisque nous célébrons le centenaire du 8 Mars qui part de 1910, o๠les femmes se sont organisées pour obtenir le droit de vote ! Et C’’est dans les années 40, en Europe que les femmes ont commencé à  avoir ce droit de vote. En Afrique, les femmes l’ont acquis avec les indépendances mais dans la réalité, ce droit n’a pas été suivi d’effet. Le leadership politique a pris du temps, on a aujourd’hui 8 femmes maires, sur les 703 communes que compte le Mali, 14, femmes parlementaires seulement. ONU Femmes s’attellera donc à  accompagner les états face à  la question du leadership des femmes en politique, et avec tous les partenaires techniques et financiers impliquées. JournalduMali.com : Quel regard portez-vous sur le statut de la femme malienne ? Il faut noter qu’au Mali, il y a eu beaucoup de progrès dans l’amélioration du statut de la femme et qu’il y a une volonté affichée de la part du Gouvernement avec l’adoption de la Politique Nationale Genre (PNG) en Novembre dernier pour améliorer ce statut. Cependant dans plusieurs domaines qui sont également identifiées dans la PNG, il reste des efforts à  faire pour améliorer le statut de la femme : il s’agit de promouvoir d’avantage les droits des femmes, lutter contre les violences basées sur le genre, améliorer l’accès des femmes à  l’éducation, la santé et l’emploi, renforcer les capacités économiques des femmes, renforcer la participation des femmes à  la vie politique, lutter contre les stéréotypes sexistes et les images défavorables des femmes et des filles dans l’environnement scolaire et les médias et s’assurer que les politiques et stratégies du gouvernement prennent en compte les besoins des femmes et des hommes. Je ne suis pas pour une comparaison entre pays, car chaque pays évolue selon son histoire. Le Mali a fait des progrès sur certains domaines et dans ce pays, on a gardé les valeurs culturelles, mais il faut faire en sorte que ces valeurs ne maintiennent pas les femmes dans une position de subordination. Journaldumali.com : Selon vous, quels sont les besoins en terme de leadership féminin au Mali ? Dans quels domaines, les femmes ont-elles le plus besoin d’être soutenues ? En ce qui concerne le leadership, il s’agit surtout de s’assurer d’un agenda national sur les questions de genre qui soit poussé par les leaders. Il faudra que les femmes leaders se mettent ensemble au-delà  des appartenances politiques etc, pour faire avancer cet agenda. Il faudra aussi que le leadership se renouvelle et qu’aux jeunes femmes soit donnée l’opportunité de développer ce leadership. Pour nous, l’importance est d’adopter une approche multi-sectorielle et d’intervenir dans toutes ses domaines qui sont clé pour l’épanouissement de la femme et la construction d’une société plus juste et égalitaire ou les hommes et les femmes s’endentent par leur responsabilité partagée. Ce sont donc les axes de la Politique Nationale Genre identifié plus haut qui constituent l’ensemble d’axes d’interventions prioritaires.