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Ramadan ou le triomphe de l’ostentation

Réputé être le mois de la solidarité, de l'entraide et d'assistance sociale, le mois de ramadan est devenu l'occasion rêvée…

Réputé être le mois de la solidarité, de l’entraide et d’assistance sociale, le mois de ramadan est devenu l’occasion rêvée pour les hommes politiques et autres individus peu modestes d’afficher leur soudaine et curieuse propension pour la religion musulmane. Des « opérations Sunakari »(rupture du jeûne) à  la « Marmite de l’unité » en passant par les « Cantines du C’œur », chacun y va de sa trouvaille. Le hic est que tout se passe à  grand renfort médiatique. Chaque cérémonie de dons se passe sous les objectifs des caméras et les flashes des photographes et journalistes mobilisés à  cet effet. Des gros plans et interview à  la télé, des articles dithyrambiques avec des photos du généreux donateur dans les journaux sont ensuite relayés par les médias pour immortaliser la cérémonie à  toutes fins utiles. Du coup, la misère des uns fait la publicité et la promotion des autres. La pratique, qui est devenue monnaie courante par les temps qui courent, est pourtant aux antipodes des recommandations coraniques. On a point besoin de faire l’exégèse du Coran pour savoir que les actes de solidarité et d’entraide vis-à -vis de son prochain grâce à  Dieu sont vivement recommandés et appréciés par le Créateur. Ces actes le seront encore mieux lorsqu’ils se passent sous le sceau de l’humilité et surtout de la discrétion. C’’est le contraire du cirque auquel on assiste depuis le début de ce mois béni qui va boucler son dixième jour. Et ce sont les hommes politiques qui gagnent la palme d’or. Ils en font une récupération pour gagner le C’œur des âmes en détresse. Les hommes politiques n’ont pas le monopole de cette rente religieuse. Des institutions de la République saisissent la balle au bond. Des commerçants ainsi que d’autres particuliers bien lotis sur le plan financier se prêtent aussi volontiers au jeu. Histoire de se couvrir du respect et de la considération du quartier qui n’hésitera pas à  lui trouver une place de choix au ‘’Panthéon » des âmes nobles. Des distributions de denrées alimentaires comme le sucre et les dattes, la distribution des billets de banques aux familles pauvres, des vivres à  la mosquée pour les besoins de la rupture du jeûne… sont les armes de séduction religieuse dégainées pour la circonstance. Ainsi va le ramadan en mode ostentatoire.