Rapatriés Maliens de Libye et de Côte d’Ivoire : Le calvaire du retour

Un retour difficile Depuis plusieurs semaines, une opération de rapatriement pilotée par le ministère des Maliens de l'extérieur a commencé.…

Un retour difficile Depuis plusieurs semaines, une opération de rapatriement pilotée par le ministère des Maliens de l’extérieur a commencé. Elle vise à  ramener des Maliens de Côte d’Ivoire, après ceux de Libye également. Ainsi, ils sont plusieurs milliers à  s’être fait rapatrier de Libye. Le Mali est du coup devenu une terre de réfugiés. La situation changera inévitablement la donne au niveau de l’insécurité et du chômage qui connaà®tront un coup de fouet. Et si nombre d’entre eux ont trouvé la joie d’être secourus, ils ne savent pas vraiment comment se réadapter sur les terres du bercail. Le ministre Badra Aliou Maccalou semble assimiler les consignes de son mentor ATT qui lui aurait dit de «Â tout mettre en œuvre pour que, tous les compatriotes qui souhaitent rentrer au pays, soient rapatriés dans les meilleurs conditions ». Les opérations ont fait rentrer près de 4000 Maliens de Libye. Ce chiffre est loin d’être exhaustif car il ne prend pas en compte les rapatriements clandestins. Des avions contenant des centaines de passagers se sont succédés sur le tarmac de l’aéroport Bamako Sénou. Au lieu que la joie d’être «Â secourus » anime les revenants, c’est plutôt l’angoisse et la tristesse qui se lisent sur leurs visages. Tous, presque, craignent leur situation, car ils sont bien convaincus de renouer avec les problèmes d’emplois, qui les avait contraint à  l’immigration. A leur descente d’avion, beaucoup avaient de la peine à  serrer les mains des autorités maliennes venues à  leur rencontre. Comme nous l’a confié cet immigré ayant fait partie de la seconde vague de rapatriés : « c’est la même galère qui recommence ! J’ai beaucoup peiné ici dans mon pays faute d’emploi décent. Pourtant j’ai fais de longues études. Cela ne m’a finalement rien apporté ». L’Etat malien veille certes à  la protection de ses ressortissants, mais, s’est-il interrogé sur les conséquences immédiates et les mesures d’accompagnements ? Absence d’accompagnement Selon une source officielle, le Gouvernement malien s’était engagé à  donner 5 000 Fcfa à  chacun des revenants. Une somme dérisoire au vu de l’état des détresse des rapatriés. On affirme par ailleurs que beaucoup auraient choisi de rester dans ces pays, plutôt que revenir dans un état o๠riment chômage et vie chère. Coté sécurité, le faible dispositif dans les périphéries de Bamako par les Brigades territoriales reste insuffisant pour contenir les malfaiteurs et autres bandits qui troublent le sommeil des populations. Ces dernier temps, plusieurs actes de crime ont été perpétrés dans les localités de Bamako. On assiste aussi à  une recrudescence des ventes d’armes à  feu, du trafic de drogue et de stupéfiants et du banditisme… Quant aux jeunes, ils ont perdu tous repères d’avenir, pour se livrer à  la facilité et la recherche du gain facile. Si rien n’est fait, pour accompagner ces migrants de retour, il faut s’attendre à  une montée de l’insécurité à  Bamako.