Ras Bath libre : Tout ça pour ça…

Ras Bath est libre mais reste sous contrôle judiciaire. C’est l’un de ses avocats que nous avons joint, Me Siriki…

Ras Bath est libre mais reste sous contrôle judiciaire. C’est l’un de ses avocats que nous avons joint, Me Siriki Zana Koné, qui l’a fait savoir dans la nuit du jeudi 18 août.

Le jeudi 18 août, vers 23 heures, Mohamed Youssouf Bathily alias Rasbath a été libéré après avoir passé 48 heures en garde à vue. Selon l’un de ses avocats que nous avons joint, Me Siriki Zana Koné, comme tout prévenu, son client devait être soit envoyé en prison pour être detenu en attendant son jugement, soit libéré tout en restant sous contrôle judiciaire après qu’il eut été présumé non coupable pour les griefs du Procureur général à son encontre. En attendant, selon Me Zana Koné, les enquêtes sont entre les mains d’un juge d’instruction. Concernant les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, l’avocat a fait savoir que son client ne « s’est jamais inscrit » et qu’il s’agit de « débordements » qui peuvent malheureusement arrivés dans toute manifestation.

Certaines informations révèlent, cependant, qu’il a été libéré sur instruction du Président Ibrahim Boubacar Keïta, qui a auparavant reçu en audience le Président du Haut conseil islamique (HCI), Mahmoud Dicko accompagné d’une forte délégation de leaders religieux. Il aurait été libéré pour, dit-on, « apaiser la situation ».

Cette libération va-t-elle changer quelque chose ? Ce qui est sûr, c’est que le mal est déjà fait : il y a eu des morts, Ras Bath s’est découvert un héros pour un peuple qui voit en lui le « seul diseur de vérité » dans un pays où ceux qui ont les leviers du pouvoir ont pris le pli de parler le langage du mensonge. Les manifestants ont certes exigé la libération du chroniqueur, mais ont aussi tenu à exprimer leur exaspération vis-à-vis d’un pouvoir qui, à leurs yeux, gèrent mal le pays. Rien ne le montre assez que les cris de « IBK, fali « l’âne » et les appels à démission du Président qui fusaient de partout. D’autant que tout cela intervient dans un contexte marqué par l’affaire des déguerpissements qui a provoqué colère et déception dans les rangs des commerçants concernés. Il y a aussi le nord du pays, écumé par les terroristes, les militaires maliens continuent de tomber comme des mouches sur le front de la guerre que le Mali mène contre les terroristes et les bandits. Toutes choses qui cristallisent les mécontentements. Ce qui amène nombre d’observateurs à dire que Ras Bath n’est rien de moins que l’arbre qui cache la forêt…