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RD Congo, le dialogue de tous les débats

Dans le pays, la situation est telle que d'aucuns, notamment les plus pessimistes, envisagent même le pire : un affrontement.…

Dans le pays, la situation est telle que d’aucuns, notamment les plus pessimistes, envisagent même le pire : un affrontement. Le samedi 28 novembre, le président Joseph Kabila, a décidé de convoquer un « dialogue national » qui portera sur « le calendrier électoral, la sécurisation des élections, leur financement et le rôle des partenaires extérieurs dans ce processus ». Une décision qui prouve qu’il n’entend pas céder aux mises en garde de l’intérieur comme de l’extérieur du Congo contre toute tentative de se maintenir au pouvoir au-delà  de son mandat. Mais C’’est, surtout, une étape importante qui semble franchie dans ses manœuvres pour retarder la présidentielle et les législatives prévues normalement en novembre 2016. Au sein de l’opposition congolaise, la magnitude de la division prend de l’ampleur. D’un côté, la plateforme de l’opposition « pro-dialogue », dirigée par Steve Mbikayi Mabuluki, de l’autre les partis comme le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe. Ces derniers rejettent fondamentalement ce « dialogue national », n’y voyant qu’une machination de Kabila pour briguer un autre mandat, et disent s’en tenir à  la tenue du scrutin en novembre 2016. Au Congo, l’avis le plus partagé est que ce dialogue conduira à  une transition voire, au pire, à  une guerre civile. Les six prochains mois s’annoncent donc comme ceux de tous les dangers, alors que d’autres voix s’élèvent en dehors de l’opposition politique, notamment la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui a déclaré que le dialogue « devrait se dérouler dans le respect absolu du cadre constitutionnel et institutionnel en vigueur » et que la mise en place d’une transition ou d’une institution extraordinaire sera contraire à  la Constitution. Pour elle, le peuple doit rester vigilant et s’en tenir à  l’article 64 de la Constitution qui stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à  tout individu ou tout groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions » de la Constitution. Une ferme mise en garde.