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RDC, un accord est sur la table

Un accord politique, qui pourrait mettre fin à la situation de chaos qui se profile en République démocratique, est sur…

Un accord politique, qui pourrait mettre fin à la situation de chaos qui se profile en République démocratique, est sur la table depuis hier jeudi. Il pourrait être signé aujourd’hui.

En RDC, un accord est en passe d’être signé ce vendredi entre la majorité présidentielle et l’opposition anti-Kabila incarnée par le Rassemblement de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, dans le cadre des négociations démarrées le 8 décembre dernier à l’initiative de la conférence des évêques (Cenco).  Il faut relever que le fossé entre les deux parties était grand, mais tout portait à croire qu’un rapprochement des positions était possible.

Que dit l’accord ? L’accord qui est sur la table prévoit l’organisation d’une transition d’un an et l’organisation des élections en 2017, contrairement à l’accord conclu en octobre avec une autre frange de l’opposition, dirigée par Vital Kamerhe, qui les avaient fixées à octobre 2018. Outre que le président Joseph Kabila sera maintenu à son poste, il ne pourra pas briguer un nouveau mandat ni modifier la Constitution. Alors que le Rassemblement de l’opposition avait, jusque-là, exigé le départ dans l’immédiat de Joseph Kabila.

Agé de 45 ans, Joseph Kabila Kabange est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila. Depuis 2014, il laisse planer le doute sur ses ambitions, laissant de plus en plus entrevoir qu’il n’entend pas quitter le pouvoir dans les délais constitutionnels. Résultat, cela fait deux ans que la vie politique congolaise est dans cette situation d’incertitude.

Le gouvernement de 67 membres du tout nouveau Premier ministre Samy Badibanga, qui a prêté serment hier, jeudi, risque d’être éphémère. Il devrait être modifié pour être davantage inclusif, et il n’est pas sûr que l’actuel Premier ministre garde son fauteuil. Par ailleurs, il est aussi prévu un remaniement de la Commission électorale. De plus, un comité de suivi de l’accord, dont le président pourrait être Etienne Tshisekedi, sera aussi créé. Mais pour le moment, personne ne sait qui en fera partie.

Avec la situation qui prévaut en RDC depuis la fin théorique du mandat de Joseph Kabila le 19 décembre, faite de violences et d’arrestations, il ne fait pas de doute que la signature d’un accord s’inscrit dans l’urgence. « Les évêques, qui ont mis en jeu leur légitimité dans ces négociations, ont su apaiser les esprits pour aboutir à cet accord. Reste à savoir si le calme va revenir et perdurer dans les prochaines semaines », estime Thierry Nicolon, Journaliste à France 24. Hier, jeudi, le président de la CENCO, monseigneur Marcel Utembi, a prévenu que l’église n’est pas prête « à prolonger indéfiniment et de manière improductive ces travaux » et a appelé les participants à « abandonner l’égoïsme et les calculs politiciens partisans pour conclure ces négociations le plus tôt possible »

Depuis le début de la semaine, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Kinshasa, Lubumbashi et d’autres villes de l’Ouest du pays auraient fait une vingtaine de morts selon la police. À cela, viennent s’ajouter les affrontements communautaires.