Rébellion : Quand le MNLA lance l’offensive sur Internet

Face au déficit de communication du gouvernement malien, qui s'est contenté de brefs communiqués à  la télévision nationale sur la…

Face au déficit de communication du gouvernement malien, qui s’est contenté de brefs communiqués à  la télévision nationale sur la situation au Nord Mali, le Mouvement National de Libération de l‘Azawad(MNLA), responsable des attaques à  Ménaka, Tessalit et Aguelhok a choisi désormais une autre voie. Celle du contrôle de l’information après à  la déroute militaire. Côté malien, une déclaration diffusée par le Ministère de la Défense sur le bilan des attaques. D’après celui-ci, il y aurait eu 35 morts du côté des assaillants dans la localité d’Aguel’hoc, 10 morts à  Tessalit alors que du côté malien, l’armée déplore la perte de deux hommes dans ces mêmes villes, et celle d’un soldat à  Ménaka au premier jour de l’attaque. Pas de quoi rassurer les maliens et surtout les populations du Nord confrontées à  une insécurité grandissante, sans parler de la présence d’AQMI dans la zone. Réactions à  chaud l’urgence de la question sécuritaire, face à  un laxisme étatique sans précédents a quand même fait réagir quelques uns. Certaines associations et plusieurs partis politiques comme la CNAS Faso Héré du Docteur Zoumana Sacko ou encore Ibrahim Boubacar Keita du RPM sont vite montées au créneau pour dénoncer ces actes. Risque de propagande, manipulation médiatique, le déficit de communication a laissé une voie pour la rébellion qui tente de rallier l’opinion internationale. Grâce à  Internet notamment. La bataille de la communication Sur leur site, les rebelles du MNLA face aux attaques perpétrées au Nord se justifient sur les motivations de leur organisation : «Â Nous, Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), alertons l’opinion internationale et les organisations internationales de protection des droits de l’homme sur les dérives et les exactions répétées de l’armée malienne sur les civils depuis le 17 janvier dernier », affirme le mouvement dans un communiqué diffusé le 22 Janvier. Des exactions qui restent à  vérifier. Alors que le pouvoir a souvent appelé à  l’Unité nationale du pays, il est difficile de croire à  ces accusations graves. Le MNLA dans un autre communiqué va même jusqu’à  parler de «Â génocide » contre le peuple touareg. Réseaux sociaux Sur certains réseaux sociaux comme Facebook, ou Twitter, des sympathisants approuvent eux l’action des rebelles et appellent à  l’autodétermination des peuples du Nord : «Â Le MNLA doit œuvrer pour que les nations Unies le reconnaissent comme mouvement de libération nationale… », écrit un certain «Â Touareg Ansari. » Un autre comme «Â Khoumeidy Ag » écrit : «Â  Le peuple de l’AZAWAD ne se fera pas taire par des mesures de dissuasions et d’atteintes à  son intégrité physique et morale. Il ne peut s’épanouir par des mesures répressives et des châtiments, mais plutôt par l’engagement de chacun à  établir l’état de droit, le respect de la volonté populaire et une législation juste garantissant l’égalité des genres, des pauvres et des riches devant la loi. ». D’autres affirment que l’action des rebelles n’a rien à  voir avec les mercenaires revenus de Libye et qui ont soutenu Khadafi contre le CNT. Et pour tenter de rassurer la population malienne, en proie à  l’inquiétude la plus vive, l’ORTM s’est fendu dimanche soir, d’un reportage o๠l’on voit le colonel Ould Meydou et ses hommes, envoyés de Bamako pour la riposte militaire et que l’on avait un temps cru blessé, apparaà®tre en pleine forme. Dans une déclaration hésitante, le militaire, affirme que l’Unité nationale doit prévaloir. Le MNLA avait cependant déjà  choisi de s’exprimer sur les médias occidentaux. Opération de communication, afin de tenter de s’attirer la sympathie de l’opinion internationale. Récupération politique, jugent d’autres, quant au rôle de la France qui tendrait l’oreille à  la rébellion. Mais ce qui est en jeu au Mali, C’’est la souveraineté d’un pays o๠l’impunité est totale. s’il faut vérifier l’information qui arrive au compte goutte, toute information n’est pas bonne à  prendre, notamment du côté de la rébellion. Ici, C’’est surtout le laxisme des autorités qui prévaut dans un contexte o๠les élections seront déterminantes et le choix d’un homme d’état capable d’assurer l’intégrité du territoire, la souveraineté nationale, l’Unité du peuple Malien envers et contre tout.