Recharges téléphoniques ou l’art de se ruiner…

Ces dix dernières années, l'usage du téléphone portable a connu un boom incroyable à  travers le monde. De l'avis de…

Ces dix dernières années, l’usage du téléphone portable a connu un boom incroyable à  travers le monde. De l’avis de nombreux utilisateurs, le téléphone portable est devenu incontournable dans un monde dominé par la communication de masse. Aujourd’hui, presque tout le monde à  un portable, du PDG à  l’aide ménagère. Ce qui a valu à  cet outil l’adhésion générale. Mais, une chose est de se procurer un téléphone, l’autre est de l’alimenter constamment avec des cartes de recharges vendus à  chaque coin de rue. Pour Orange ou Malitel, les pourvoyeurs de recharges, ne lâchent pas le citoyen malien ! « Même quand tu es dans ta voiture, en plein milieu de la circulation, un jeune vendeur tape à  ta vitre pour te proposer une carte et tu n’ as d’ autres choix que de la baisser, parce que tu réalises que ton crédit est presque fini, » confesse Anna, Commerciale. En ces temps de crise, certains détenteurs de portables, trouvent inopportuns les recharges à  répétition du téléphone portable. « Non seulement la minute coute cher, mais la recharge se vide de façon aberrante. Je prends l’exemple d’une recharge de 5000 francs CFA, elle ne me fait pas deux jours, parfois ! », ajoute Salimata, femme au foyer. Tout dépend évidemment de qui Salimata appelle, il n’empêche que ces recharges constituent des entrées considérables de bénéfices pour les opérateurs de la place. Pour Mory Fofana, journaliste, l’usage du téléphone portable est une charge lourde, mais inévitable et le téléphone reste précieux pour le travail : « Chaque fois que je dois rencontrer quelqu’un pour une interview, je recharge mon crédit pour appeler ». Doumbia S, un autre utilisateur, qui estimait au départ pouvoir se passer du portable, le trouve précieux aujourd’hui. « Comment vivre sans cet outil dans l’ère de la communication globalisée. Je ne peux plus m’en défaire car mon travail, ma vie en dépendent… » On veut bien croire Doumbia, qui risquerait de passer pour démodé aujourd’hui, s’il avait tenu sa promesse il y a six ans… Satisfaire à  une dépense impromptue… Et face à  certaines urgences, n’est-on pas obligé de débourser de l’argent pour payer une recharge ? Une dépense imprévue qui perturbe un budget de famille ou une bourse scolaire : beaucoup d’étudiants admettent l’endettement lié à  l’usage du téléphone portable : « mon souci C’’est qu’à  chaque fois que ma copine me bipe, je me sens obligé de la rappeler immédiatement, cette recharge n’étant pas prévu sur mon argent de poche, lorsque des situations urgentes se présentent, cela me porte préjudice », signale Abdoulaye, universitaire. Pour Alioune Ndiaye, opérateur économique, l’équation est simple : « A consommer moins de 10 000F CFA de crédit par jour, cela affecte négativement mes activités. Mon chiffre d’affaires baisse. Ne pas appeler, C’’est mettre mes affaires en stand-by ».