Reconquête du Nord : le Mali a lancé le SOS

C'’est en fin de journée, ce mardi 05 septembre, que la nouvelle est tombée. Apres des mois de tractations, perçues…

C’’est en fin de journée, ce mardi 05 septembre, que la nouvelle est tombée. Apres des mois de tractations, perçues par beaucoup comme des tergiversations, les autorités maliennes viennent de franchir un pas important vers la reconquête des régions nord, sous occupation islamiste depuis cinq mois. En effet, la CEDEAO attendait une demande formelle de Bamako pour déclencher le déploiement de sa force d’attente, prête depuis plusieurs mois déjà  à  intervenir. Ce déploiement butait sur deux points : le mandat ou non de l’ONU pour appuyer cette force et la mission qui lui sera confiée, sécuriser les institutions à  Bamako ou aller directement faire la guerre au nord aux côtés des troupes maliennes. Voila chose faite avec la requête adressée par le président Traoré en vue d’obtenir une contribution de nature militaire pour la stabilisation du pays et surtout à  la reconquête du Nord. « Un développement important » La CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) s’est déclarée prête, en avril dernier, à  envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats. l’organisation souhaite cependant obtenir un mandat formel du Conseil de sécurité des Nations unies et un soutien logistique occidental pour ce déploiement. En cela, elle a le soutien de la France dont le représentant spécial, Jean Felix-Paganon, a salué un « développement important ». C’’est d’ailleurs lui qui a donné l’information de la requête malienne, après un entretien avec le Président de la CEDEAO, l’ivoirien Alassane Ouattara. La majorité des maliens saluent cette annonce, même si au départ, ils n’étaient pas nombreux en faveur d’une intervention militaire étrangère. Mais la situation au nord est allée en s’aggravant, avec la prise récente du Douentza par les islamistes du MUJAO. l’armée malienne, même si elle a été récemment dotée de nouveaux matériels, aura certainement besoin d’un appui conséquent pour agir. D’autant plus que les islamistes sont surarmés et qu’ils se sont préparés à  faire face à  une action militaire de Bamako. Autant de raisons qui ont fait disparaitre ou du moins diminué les réticences à  la force de la CEDEAO pour le Mali. Mais, de la demande formelle du Mali à  un déploiement proprement dit, il y a encore du chemin. Du mandat onusien Il reste en effet à  savoir comment l’intervention va se mettre en place. Selon Jean-Felix Papagnon, le président Ouattara entend maintenant procéder à  des consultations avec les pays membres de la CEDEAO sur la requête des autorités de Bamako pour voir ce qu’il convient d’en faire. s’en suivra, en principe, une procédure auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour obtenir un mandat clair, définissant la missions des troupes ouest-africaines sur el terrain. La CEDEAO va également certainement demander à  son tour un appui logistique aux pays occidentaux pour sa mission. En attendant, l’Union Africaine également sera saisie pour agir elle aussi dans le sens de sa mise en œuvre rapide. A Kidal, Gao et Tombouctou, l’espoir renaà®t peut-être aujourd’hui. Ces trois régions administratives composant le nord du Mali, sont tombées depuis cinq mois aux mains du Mujao et d’autres groupes armés, dont des rebelles touareg et jihadistes liés à  Al-Qaà¯da. Les populations qui y vivent un véritable calvaire, privées de nourriture, de soins mais surtout de leurs droits fondamentaux, attendent que les politiciens passent rapidement à  l’acte et ne se perdent pas dans des fignolages qui ne feront qu’aggraver leur situation.