InternationalAfrique, International




Référendum : le peuple grec dit non !

Le Premier ministre, Alexis Tsipras, et le ministre de Finances, Yanis Varoufakis, voulaient avec ce référendum faire plier l'Europe. l'enjeu…

Le Premier ministre, Alexis Tsipras, et le ministre de Finances, Yanis Varoufakis, voulaient avec ce référendum faire plier l’Europe. l’enjeu était important. Le peuple grec devait répondre à  cette question : «Le plan d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fond monétaire international lors de la réunion de l’Eurogroupe, qui comprend deux parties et constitue leur proposition commune, doit-il être accepté ?» Si le « oui » l’emportait, M. Varoufakis démissionnait et le pays se retrouvait dans une période de troubles. Dans le cas d’une victoire du « non », même flou à  l’horizon. La Grèce faisait un saut dans l’inconnu mais le pouvoir politique s’en sortait renforcé. Dimanche soir, le peuple a choisi. Et C’’est le «non», d’une large majorité, qui l’a emporté avec 61,21% (contre 38,79% pour le «oui») des suffrages exprimés – sur les 50% des bulletins dépouillés. A Athènes, la capitale, ce sont près de 51% des votants qui ont choisi le «non». Dans les villes ouvrières, là  o๠la crise est la plus forte et la pauvreté la plus omniprésente, il dépasse à  certains endroits les 90%. Un véritable raz-de-marée. Avant même la confirmation des résultats définitifs, certains ministres ont souhaité prendre la parole. Le ministre de la Défense a confié, avec émotion, que «le peuple grec a prouvé qu’il n’est pas soumis au chantage», ajoutant «la démocratie a parlé». De son côté, le ministre de l’Intérieur, Nikos Voutsis, a déclaré lors d’une conférence de presse toute sa satisfaction. «Je voudrais déclarer la satisfaction totale du gouvernement pour le déroulement de ce référendum, quarante ans après le dernier organisé en Grèce. Nous avons eu plus de 50% de participation». Et maintenant ? Pour Yanis Varoufakis, ce vote sera synonyme de fin de tempête. «Quel que soit le résultat du référendum, le lundi il y aura un accord, j’en suis complètement et absolument convaincu. L’Europe a besoin d’un accord, la Grèce a besoin d’un accord, de sorte que nous arriverons à  un accord», avait-il déclaré dans un entretien au quotidien espagnol «El Mundo». Du côté de Tsipras, même confiance. Le « non » devrait faire plier Bruxelles et mettre «une forte pression» pour obtenir «un meilleur accord». En ce sens, le porte-parole du gouvernement grec Gabriel Sakellaridis a assuré, à  peine une heure après les premières estimations, que «les initiatives pour arriver à  un accord» entre Athènes et ses créanciers UE et FMI «allaient s’intensifier à  partir de ce soir». Oui ou non tous les scénarios possibles Mais est-ce que l’Europe va suivre ? Elle se prépare déjà  à  assumer les conséquences de ce référendum qui se sont faites ressentir dès dimanche. La valeur de l’euro a reculé de 1,58% par rapport au dollar dès l’annonces des résultats partiels. Les réactions sur la scène européenne ont été plus discrètes. Le Kremlin s’est exprimé. Pour Moscou, la Grèce « a fait le premier pas vers la sortie de la zone euro». A l’inverse, en Espagne, le chef de Podemos, Pablo Iglesias, a salué «la victoire de la démocratie». François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont prévu lundi soir à  l’à‰lysée «un entretien suivi d’un dà®ner de travail pour évaluer les conséquences du référendum en Grèce». Jean-Claude Juncker ne prendra la parole que lundi dans la journée. Même chose du côté de la BCE, o๠les membres des directeurs du Trésor de la zone euro se réuniront dès lundi. s’ils décident d’arrêter d’alimenter les banques grecques et ainsi d’arrêter les robinets, qu’adviendra-t-il de la Grèce ? Un mot : la faillite.