ChroniqueLe Reflet




Le Reflet: Miroir de la société malienne !

Journal du Mali propose à ses lecteurs ce nouveau rendez-vous. Il s’agit d’un billet, un commentaire journalistique personnel, à la…

Journal du Mali propose à ses lecteurs ce nouveau rendez-vous. Il s’agit d’un billet, un commentaire journalistique personnel, à la fois expéditif et informationnel, qui tente d’allier humour et satire. À l’occasion, piquant, voire corrosif, mais jamais méchant. Pour secouer ! L’auteur est Diomansi Bomboté, un ancêtre résistant de la profession, qui veut jouer les prolongations en aiguisant ses vieilles canines sur des faits d’actualité.

États généraux médiatiques pour combattre la Covid-19

Il y a trois millions d’années, l’homo habilis, incarnation de l’ère paléontologique, était apparu comme « le plus ancien représentant du genre Homo, reconnaissable à sa capacité cérébrale et à son aptitude à fabriquer des outils » utiles à sa survie. L’homo sapiens, notre ancêtre direct, qui fit son apparition il y a 200 000 ans, avait atteint des degrés de maîtrise technologique qui ont contribué à transformer la face du monde. Depuis quelques dizaines d’années, notre époque est celle de l’homo communicans (néologisme, cadeau de l’auteur), l’homme de la communication, proie de la tyrannie de l’omnipuissance prodigieuse de l’information dans notre vécu quotidien. Selon une estimation de l’AGETIC (Agence des technologies de l’information et de la communication), plus de 95% des quelques 17 millions de Maliens possèdent un téléphone portable, avec la possibilité de suivre en continu l’actualité. On peut donc être abasourdi de constater que l’écrasante majorité de nos concitoyens sont frappés d’ignorance en ce qui concerne les ravages de la maladie à coronavirus 2019, ou Covid-19, devenue une pandémie qui met cruellement à genoux toute la planète, médicalement, socialement et économiquement. Il y a moins d’une semaine, dans un bus reliant Banamba à la frontière mauritanienne, un seul passager sur une centaine portait un masque, dans la pathétique indifférence totale des passagers. Pour avoir fait la sourde oreille aux informations ayant trait à la Covid 19, Tombouctou passe pour être aujourd’hui la ville malienne qui paie le plus lourd tribut à la maladie. Qu’attend-on alors pour tenir des méga états généraux médiatiques dans toutes les régions, voire dans tous les recoins du Mali, pour déniaiser nos populations face au péril de cette odieuse épidémie planétaire, avec son funeste projet d’exterminer le genre humain ? Où en est-on avec la stratégie nationale d’information sur la pandémie ?

Diyo Bomboté