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Réforme de l’armée: « Il est temps de passer aux mesures concrètes »

Comment définiriez-vous la situation sécuritaire actuelle au Mali ? àŠtes-vous inquiet ? Lorsque J'évoque la situation sécuritaire du Mali, je…

Comment définiriez-vous la situation sécuritaire actuelle au Mali ? àŠtes-vous inquiet ? Lorsque J’évoque la situation sécuritaire du Mali, je ne parle pas uniquement du nord, qui est certes dans une situation très inquiétante, je fais également référence à  la situation du sud du pays et particulièrement la capitale Bamako. Mon inquiétude réside dans l’absence d’une bonne coordination des actions entre les différentes structures en charge du maintien de l’ordre et de la défense du territoire. A mon avis, la déstabilisation des institutions survenue en 2012, et les affrontements qui ont eu lieu entre les différents corps de l’armée et de la police ont laissé des traces négatives, car le sentiment d’unité fut mis à  mal. Quel est, à  votre avis, le nœud du problème ? La multiplication des crimes de droit commun, des actes d’incivisme et de la justice populaire démontrent la faiblesse actuelle du dispositif sécuritaire du Mali. J’entends par faiblesse, non pas seulement le manque d’effectifs et de moyens financiers, mais également et surtout le manque d’organisation des différentes unités. Déterminer les besoins, n’est possible qu’avec une bonne organisation, le manque d’hommes et de moyens financiers sont souvent évoqués, mais je crains fort que le véritable problème au Mali, ne réside finalement en l’incapacité à  définir avec précision les moyens dont les forces de défense et de sécurité ont besoin pour assurer avec efficacité leur mission. Je note par ailleurs, la difficile relation entre les forces de l’ordre et les collectivités territoriales. l’absence d’une relation constante et hiérarchisée complique le travail de terrain, cela se ressent à  Bamako tout comme ailleurs sur le territoire malien. Quelles solutions préconiseriez-vous ? Les efforts actuels déployés par la communauté internationale et principalement par les missions de formation et de conseil de l’Union Européenne (EUTM et EUCAP Sahel) ne parviendront à  produire des résultats que si les autorités maliennes soutiennent le processus en permettant la mise en place des structures de suivi et coordination. Les sommes cumulées, hors aides, annoncées par les autorités maliennes pour reformer les forces de défense et de sécurité, atteignent 2069 milliards de franc CFA. Il serait temps de remplacer très rapidement ces annonces par des mesures concrètes.