Réfugiés maliens : toujours rien de concret

C'est presque trois mois après le début des offensives lancées par les rebelles que le conseil des ministres a examiné…

C’est presque trois mois après le début des offensives lancées par les rebelles que le conseil des ministres a examiné le 7 mars une communication du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales relative à  l’élaboration d’une stratégie d’urgence pour la gestion des déplacés et réfugiés maliens. 500 Maliens entrent chaque jour au Burkina-Faso Selon l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés, (HCR) plus de 150.000 Maliens ont fui à  l’intérieur et à  l’extérieur du pays depuis le 17 janvier, date de la première attaque du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Selon les estimations du gouvernement mauritanien, on compte désormais plus de 31 000 réfugiés maliens en Mauritanie. Au Burkina Faso, o๠18 326 réfugiés ont déjà  été enregistrés par les autorités, quelque 500 Maliens en moyenne traversent la frontière chaque jour, a annoncé le HCR. Le HCR prévoit de transférer les réfugiés vers plusieurs camps que l’agence ouvre dans la région. En Mauritanie, plus de 8000 personnes particulièrement vulnérables, des hommes, des femmes et des enfants, ont déjà  été transférées depuis la région frontalière vers la région de Fassala, plus à  l’intérieur du pays, dans le camp de Mbera. Du fait des conditions de vie difficiles dans les régions frontalières, de nombreux réfugiés demandent désormais à  être transférés dans ces nouveaux camps. Un chronogramme incertain Dans le cadre de la gestion de ces personnes, le gouvernement a mis en place des commissions régionales appuyées par des partenaires humanitaires dont le CICR. Il prévoit également une série de mesures parmi lesquelles la création d’une commission interministérielle, la négociation d’accords de rapatriement avec les pays d’accueil des réfugiés et les organisations humanitaires et des « actions d’ordre militaire, sécuritaire, administratif, social et diplomatique ». Ces mesures suffiront-elles à  venir en aide aux réfugiés et aux déplacés ? L’annonce de l’élaboration d’un chronogramme laisse perplexe, dans la mesure o๠les mesures d’aide sont conditionnées au retour au calme dans le nord, ce qui n’est pas le cas pour le moment. La crise alimentaire, autre problème Comme d’autres pays du Sahel, le Mali entre par ailleurs dans une crise alimentaire que les ONG internationales annoncent majeure. Un élément à  prendre en compte, avant de procéder à  des rapatriements massifs. « Nous travaillons avec les autorités et nos partenaires humanitaires pour répondre à  la fois aux besoins des réfugiés qui arrivent et à  ceux de la population locale dans ces trois pays », a indiqué le 2 mars Andrej Mahecic, porte-parole du HCR. « Malgré leurs propres difficultés, les habitants partagent leurs maigres ressources avec les nouveaux arrivants. »