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Regards : L’embarras de l’Union africaine, le malaise du Mali

Il s'agira de prendre connaissance des «Â propositions contraignantes » du panel des cinq chefs d'Etat mandatés pour trouver des pistes de…

Il s’agira de prendre connaissance des «Â propositions contraignantes » du panel des cinq chefs d’Etat mandatés pour trouver des pistes de sortie concernant la crise politique qui secoue ce pays depuis le mois de novembre. Mais, actualité oblige, le CPS se penchera certainement sur les événements qui se passent en Libye. Dans les deux cas, nous sommes en face de véritables tragédies humaines qui embarrassent et qui divisent l’organisation panafricaine. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, la position de l’Union africaine est connue, C’’est Alassane Dramane Ouattara qui a gagné l’élection présidentielle. Mais dans la réalité elle tarde à  mettre le vainqueur dans ses droits en le sortant de l’hôtel du Golf pour l’installer au palais présidentiel. C’’est qu’entre temps, le lobby pro-Gbagbo a pu faire en sorte que la CEDEAO qui préconisait la méthode forte soit déssaisie du dossier ivoirien. D’o๠l’enlisement actuel et l’embarras qui règne au sein de l’Union africaine dès qu’on évoque la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara qui assiste aux travaux du CPS fera le constat par lui-même et pourrait être complètement déçu de l’inanité des «Â propositions contraignantes ». Dans le cas libyen, C’’est une autre paire de manches dans la mesure o๠l’UA se fait plutôt discrète. A part un communiqué laconique appelant à  l’arrêt des violences, l’Union africaine se terre dans un mutisme bien compréhensible quand on connaà®t la nature des relations entre le Guide libyen et la plupart des Chefs d’Etat africain. Mais ces deux pays n’embarrassent pas que l’Union africaine. En effet, notre pays qui n’a jamais souhaité adopter de position tranchée quand ça «Â chauffe » encore moins être aux avants postes sur le plan diplomatique, rase littéralement les murs. Et à  écouter nos autorités, il n’y aurait pas d’autre attitude que de faire profil bas dans la mesure o๠les crises ivoirienne et libyenne ont nécessairement des répercussions sur la politique intérieure. Elles expliquent dans le cas de la Côte d’Ivoire que la présence de millions de Maliens dans ce pays incite à  la prudence afin de leur épargner des exactions inutiles. Sauf que malgré leur silence, nos compatriotes font l’objet de violences quotidiennes entraà®nant la mort souvent. Pour ce qui est de la Libye, les autorités n’ont pas besoin de nous expliquer leur mutisme dans la mesure o๠le Guide Kadhafi a injecté des dizaines de milliards (on parle de près de 200 milliards) dans notre pays sans compter les libéralités diverses et variées dont il a le secret. Mieux, sur le plan affectif, Kadhafi a toujours déclaré lors de ses visites au Mali que notre pays constitue sa seconde patrie. Et pour corser l’addition, nombreux sont nos compatriotes qui vivent en Libye et qui, par ces temps troubles, ne sont pas vus d’un bon œil dans la mesure o๠ils sont assimilés à  des mercenaires. Pour autant, ces réalités justifient-elles vraiment qu’on se taise ? En Côte d’Ivoire comme en Libye, ce sont des peuples qui se battent pour être libres et pouvoir choisir librement leurs dirigeants. C’’est à  cause de cela qu’ils sont proprement massacrés. En Côte d’Ivoire comme en Libye, nos compatriotes sont des victimes collatérales et payent le prix fort. Notre pays, au nom justement des relations qui le lient à  la Côte d’Ivoire et à  la Libye, doit se faire entendre dans la mesure o๠les choix ne sont pas nombreux et il n’y a que des embarras. Le président ATT qui préside les travaux du Conseil de paix et de sécurité à  son titre de premier vice-président de l’Union africaine (le président équato-guinéen est empêché) devrait indiquer des pistes dans la mesure oà¹, par expérience, il sait que la violence sur les populations civiles est insupportable. A défaut d’une prise de position tranchée aux côtés des peuples ivoirien et libyen qui se battent pour leurs libertés, nos autorités devraient signifier l’importance qu’elles accordent à  la sécurité de nos compatriotes. En tous les cas, le silence n’a jamais été une solution, quelque soit le malaise qu’on peut ressentir