Remaniement : Un nouveau gouvernement pour le Mali dans les prochaines heures ?

Réequilibrage gouvernemental ? On a longuement spéculé sur ce remaniement ministériel, attendu depuis plusieurs mois. A chaque conseil des ministres,…

Réequilibrage gouvernemental ? On a longuement spéculé sur ce remaniement ministériel, attendu depuis plusieurs mois. A chaque conseil des ministres, les uns espéraient, les autres craignaient qu’ATT n’annonce un changement de gouvernement. Les journalistes ont maintes fois décrié le bilan de Modibo Sidibé, chef du gouvernement du Mali, nommé en septembre 2007. Mais en dépit des rumeurs et effets d’annonces, le remaniement se faisait attendre. L’on assistait à  un jeu de chaises musicales (permutation entre l’environnement et l’agriculture ) et tout récemment le limogeage du Ministre de la Santé suite à  l’affaire du Fonds Mondial. Dans ce cas, ATT n’avait d’autre choix que de démettre ce dernier face à  la pression des bailleurs internationaux et de faire d’Alou Badra Macalou un super ministre de l’intégration et de la santé combinés. Seul maà®tre de la décision, le président de la république l’avait dit le 8 juin 2010, lors de la traditionnelle conférence de presse :  » Un remaniement ? Mais c’est à  moi de décider s’il y aura un remaniement ou pas, ce ne sont pas les journalistes ou X qui décident de cela « . Dans la salle, un rédacteur du 22 septembre, avait ensuite crié en présence du Premier Ministre : « Monsieur le président, à  quand le départ de Modibo Sidibé ? ». Il va sans dire que l’intéressé et l’ensemble de la presse auront de quoi écrire dès ce soir… Quant aux raisons qui ont motivé ce remaniement soudain, on parle d’un réequilibrage gouvernemental en vue des élections à  venir en 2012. Des internautes affirment que c’est une stratégie d’ATT au profit de membres du PDES. Positionnement ou pas, ce remaniement va redessiner le paysage politique et révéler les ambitions des uns et des autres pour la présidentielle. Ainsi estime t-on que Modibo Sidibé va désormais se mettre sur orbite pour 2012 et battre campagne. Mais le pouvoir reste aux mains du locataire de Koulouba, imprévisible il faut le dire, et qui décidera de son dauphin naturel… Modibo Sidibé : Un bilan mitigé Sous Modibo Sidibé, le front social a connu une ébullition sans précédent. Avec des grèves émanant de presque toutes les couches socio-professionnelles. Il faut citer celle des travailleurs de l’Huicoma qui restera célèbre, ou encore celle des enseignants du supérieur, toujours en cours. Sur le plan de la bonne gouvernance, Modibo Sidibé est resté aux antipodes des attentes du peuple. Le phénomène de corruption s’est amplifié malgré le renforcement du dispositif institutionnel visant à  lutter contre le fléau. L’insécurité dans le Nord du pays s’est accrue, avec son lot de prises d’otage et de trafic de drogue, avec un élargissement dans tout le pays. Quant à  l’épisode du rejet du code de la famille en 2009, il a démontré combien le gouvernement était coupé des réalités du pays, et surtout la solitude du président, obligé de gérer seul alors que son gouvernement se trouvait en vacances…Cela dit, sur le plan des infrastructures, le Mali a enregistré des progrès notables avec la densification du réseau routier, la dotation de plusieurs hameaux en centres de Santé et le renforcement des structures existantes, la construction d’infrastructures sportives etc… Mesure phare des années Modibo, « l’initiative riz » devait permettre de faire du Mali le grenier de la sous région, tout en luttant contre l’insécurité alimentaire. Pourtant, le bilan est mitigé car même si la production a progressé, les prix n’ont pas évolué à  la baisse et la population reste excédée par la cherté de la vie. L’école est restée le parent pauvre d’une politique volontariste. Et ce malgré, la tenue du « Forum sur l’éducation nationale », dont les conclusions n’ont rien apporté de nouveau. A titre d’exemple, la rentrée universitaire n’a toujours pas démarré… Ministres éjectables Parmi, les ministres sur le départ, on cite depuis un bon moment N’Diaye Bah, ministre du tourisme et de l’artisanat, Madame Maiga Sina Damba, ministre de la promotion de l’enfant de la femme, Kafougouna Koné, à  l’administration des collectivités territoriales, Aboubacar Traoré, ministre des mines, Natié Pléa à  la défense. Raison invoquée : Leur ancienneté au sein du gouvernement depuis 2002. ATT aurait décidé de remplacer tous les ministres nommés sous son premier mandat à  l’exception de certains occupant des ministères stratégiques. Quant à  Mariam Flantié Diallo, ministre de la communication ou Amadou Abdoulaye Diallo, ministre du commerce, de l’industrie et des Investissements, leur départ serait relatif à  un équilibrage gouvernemental. Pour Siby Ginette Bellegarde, ministre de l’enseignement supérieur, on parle de résultats peu probants face aux problèmes des enseignants qui observent une grève illimitée en ce moment. Reste à  savoir qui succèdera à  Modibo Sidibé. Il y a quelque temps, des noms comme Django Sissoko, Secrétaire général à  la présidence, Habib Ouane, fonctionnaire des Nations-Unies basé à  Genève ou encore Tiébilé Dramé, du PARENA, circulaient, mais le flou demeure, jusqu’à  la déclaration finale sur les ondes nationales. Un peu de patience !