Rendez-vous raté pour l’ouverture de nouvelles négociations avec les groupes armés

Ce n'est pas à  Alger que les négociations maliennes vont pouvoir être relancées. Jeudi, le casting préparé par Alger n'était…

Ce n’est pas à  Alger que les négociations maliennes vont pouvoir être relancées. Jeudi, le casting préparé par Alger n’était pas du goût de tous : les Algériens avaient invité entre autres des personnalités arabes, basées à  Bamako. Parmi elles, le nouveau député de Bourem, Ould Matali, présenté par nombre de ses frères arabes comme un des parrains du Mujao. Une présence que n’ont pas appréciée les instances du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ni même le MNLA qui a ni plus ni moins claqué la porte de cette rencontre informelle d’Alger. Le MNLA est pourtant le premier, depuis des semaines, à  souhaiter une reprise des négociations avec Bamako. Il n’est pas le seul : officiellement, tout le monde s’émeut que ce soit la Minusma, la France, la Cédéao. Ils rappellent à  l’unisson la nécessité de réactiver l’engagement de l’accord de Ouagadougou signé par Bamako et par les groupes armés, en juin dernier Dans les faits, rien ne bouge et Bamako ne semble pas du tout pressé de relancer un processus, rejeté par une large majorité de son opinion publique. La partie malienne assure qu’elle ne discutera désormais qu’avec des groupes désarmés. La médiation lui répond que le désarmement est justement l’enjeu de ces négociations. Un jeu de dupe, très dangereux, qui pourrait faire les affaires de tous les extrémistes. L’ONU s’inquiète du manque d’avancées politique Le Conseil de sécurité de l’ONU constate l’absence de progrès au Mali. Sur le plan politique, les négociations sont au point mort et sur le plan militaire, la Minusma se déploie trop lentement, malgré l’arrivée du premier contingent chinois à  Gao. Ces 245 soldats chinois sont une addition bienvenue à  la force de l’ONU au Mali, car la Minusma est encore loin du compte. Sur les 11 200 casques bleus autorisés par le Conseil de sécurité, seule la moitié est effectivement sur place. Le déploiement des casques bleus accuse de sérieux retards. La Chine, le Salvador, les Pays-Bas ont promis des troupes, suffisamment, dit l’ONU, pour couvrir 90% des besoins, mais les délais s’allongent. Conséquence : les troupes françaises devront sans doute se retirer plus lentement que prévu. La situation n’est guère plus réjouissante sur le plan politique. Le Conseil de sécurité ne peut que constater l’absence de progrès dans les négociations entre Bamako et les Touaregs du Nord. Les diplomates onusiens pointent les réticences de Bamako à  engager le dialogue. Le représentant de l’ONU, Bert Koenders, parle d’un manque de confiance et de la nécessité pour chacun de prendre des mesures de bonne volonté.