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Rentrée difficile pour l’Université de Bamako

Il n'est pas encore 8h00 à  la Faculté des sciences et techniques (FAST) de Bamako. Dans l'un des amphithéâtres, une…

Il n’est pas encore 8h00 à  la Faculté des sciences et techniques (FAST) de Bamako. Dans l’un des amphithéâtres, une cinquantaine d’étudiants attendent leur professeur de géologie en vain. «Â Nos professeurs ne sont pas assez réguliers. On dirait qu’ils ont d’autres chats à  fouetter », se plaint un étudiant assis au premier rang. Au fond de la salle, d’autres d’étudiants font part de leur indignation. «Â Nous demandons aux professeurs d’honorer leur contrat avec l’Etat. Ils doivent montrer l’exemple », lance le plus prolixe d’entre eux. Un enseignant soutient que l’emploi du temps proposé par les départements d’enseignement et de recherches (DER) de la FAST n’arrangent pas forcement ses collègues . Selon lui l’administration ne tardera pas à  les réajuster. Des amphis toujours bondés Après plus de six mois de pause forcée et la division de l’Université de Bamako en quatre facultés, de nombreuses filières n’ont pas encore d’emploi du temps ni de cours. C’’est le cas de la section Philosophie de la Faculté des lettres, langues, arts, et sciences humaines (FLASH) et du DER des Sciences de l’éducation. Les cours n’ont en fait véritablement repris que pour les premières années en Sciences juridiques, en Géographie et en Histoire. Un retard imputable au manque d’infrastructures pour le déroulement des cours. A la Flash, seul le DER « Lettres modernes » a pu caser ses étudiants, grâce au faible effectif dans cette filière. L’un des amphithéâtres de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS), conçu pour 500 personnes, accueille quant à  lui 2200 étudiants. La ministre reconnait la persistance de problèmes Dans ces conditions les étudiants doutent que l’année universitaire soit partie pour de bon, même s’ils admettent une certain amélioration des infrastructures. «Â Les mêmes problèmes persistent, témoigne Sidiki Traoré, responsable de classe à  la FLASH. On s’attendait à  de nouveaux amphi et de nouveaux enseignants. Nous avons toujours les mêmes enseignants, pas forcement au top… » l’administration universitaire reconnaà®t que le manque d’enseignants est préoccupant. Pour pallier à  cette carence, certaines facultés ont été contraintes de recruter de jeunes assistants moins qualifiés. Un directeur de DER à  la Flash affirme que 80% des enseignants sont des assistants. «Â l’Etat ne forme pas assez de professeurs pour répondre au besoin », explique le Dr Daouda Sakho, maà®tre de conférences à  la FSJP. Des lits encore insuffisants Commes les amphis, les lits manquent dans les résidences universitaires. Même si des travaux ont été réalisés par l’Etat pour plus de 2 milliards de FCFA, le pavage de la cour de l’internat de la Fast n’est pas encore achevé et les 2200 nouveaux lits ne suffisent pas encore à  loger les milliers d’étudiants sans logis à  Bamako. « La finition des travaux de la Cité universitaire serait une très bonne chose », indique Moctar Sylla, agent de saisi au Centre national des œuvres universitaires. Le complexe universitaire de Kabala devrait quand à  lui être opérationnel pour la rentrée prochaine. En attendant, des immeubles ont été loués dans la capitale.