Rentrée scolaire : ça se prépare…

Le gouvernement est également à  pied d'œuvre et a élaboré un plan d'actions qui prendrait en compte toutes les régions,…

Le gouvernement est également à  pied d’œuvre et a élaboré un plan d’actions qui prendrait en compte toutes les régions, y compris Kidal. C’’est la fin des vacances. La rentrée scolaire des écoliers, collégiens et lycéens pointe à  l’horizon et comme chaque année, la période rime avec excitation mêlée de regret chez les enfants, et d’angoisse pour les parents. Car la rentrée, C’’est avant tout des dépenses et le retour à  une routine contraignante qu’on avait quelque peu oubliée. La scolarité des enfants, les fournitures scolaires, l’uniforme, sans compter les cotisations souvent échelonnées par les établissements à  l’approche des examens, sont autant de charges qui s’annoncent pour les chefs de familles. Un temps annoncée le 5 octobre, la rentrée aura finalement lieu quatre jours plus tôt, ce qui en aura surpris plus d’un, qui pensaient avoir le temps de jongler entre la fête de Tabaski et la rentrée. « Nous n’avons pas le choix, on fera de notre mieux », assure Souleymane Coulibaly, papa d’une petite fille qui rentre à  l’école cette année. Dans les établissements scolaires, du public comme du privé, on est à  pied d’œuvre afin que tout soit fin prêt pour le 1er octobre. Au Lycée privé du complexe scolaire Kanouté Aisse de Kati, le censeur Ibrahim Khalil Sanogo et ses collaborateurs n’attendent plus que les élèves. « Nous venons de clôturer une formation de mise à  niveau des enseignants sur l’application de l’approche par compétence, qui n’est pas encore bien assimilée. Côté logistique, tout est prêt », assure-t-il. à€ Bamako, le promoteur de l’établissement Abdoul Karim Konaté de Lafiabougou estime à  70% le niveau d’inscription. « Les parents attendent encore, et la semaine prochaine risque certainement d’être une semaine de rush », explique-t-il. Même situation au groupe scolaire Biasson Dembélé sis à  Niamakoro. Le directeur y attend les dizaines d’élèves que l’Etat oriente chaque année dans son établissement, mais se plaint du fait que des orientations se fassent en retard, obligeant les élèves de 10ème année à  rentrer en général une à  deux semaines après les autres ». Des enjeux multiples pour l’Etat « Nous avons grâce à  Dieu pu organiser des examens corrects à  la fin de l’année. Le prochain défi C’’est d’organiser une rentrée scolaire plus ou moins normale », explique un responsable du ministère de l’éducation nationale. La même source d’expliquer que, « notre objectif est de pouvoir faire en sorte que tous les enfants en âge d’aller à  l’école puissent bénéficier de conditions d’accueil idoines, à  savoir, de bonnes infrastructures et un personnel enseignant disposé à  les encadrer ». Pour qu’une rentrée se passe normalement, plusieurs aspects sont pris en compte, parmi lesquels le climat social. Finies les grèves intempestives des professeurs et des élèves ? Au ministère, on veut y croire. D’o๠les rencontres avec tous les syndicats et les associations, pour discuter des problèmes qui pourraient entraver la rentrée. « En fonction des moyens de l’à‰tat, nous essayons d’apporter les solutions qu’il faut », confie Souleymane Goundiam, le secrétaire général dudit département. Les problèmes sont nombreux dans le monde scolaire, « C’’est pourquoi, pour un début, nous sollicitons le sens de la responsabilité de chacun, pour que cette rentrée scolaire se passe dans des conditions acceptables », conclut-il. Un plan d’action pour une bonne rentrée Du 15 au 18 septembre dernier, les responsables de l’éducation nationale étaient en conclave à  Sikasso afin de préparer un plan d’action pour une rentrée scolaire réussie. Une rencontre qui a permis de dégager les priorités. La première est sans nul doute la mise à  disposition d’enseignants pour la quarantaine d’académies d’enseignement qui gèrent la coordination et le suivi des établissements scolaires. Il est également apparu qu’il urge de construire de nouveaux cadres pouvant accueillir enseignants et élèves. Il s’agira, soit de rénover, soit de construire, selon les réalités du terrain. En attendant, pour la présente rentrée, des abris provisoires ont été bâtis dans certaines localités o๠il n’y a pas de salles de classe. l’objectif étant d’accueillir les enfants en attendant les ressources nécessaires des partenaires techniques et financiers, qui se sont engagés à  accompagner le gouvernement en ce sens. Il s’agit entre autre de l’agence américaine USAID, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) qui, grâce à  leurs différents apports, permettront de doter en kits scolaires les élèves dont les parents n’ont pas les moyens. Autre axe pris en compte dans le plan d’action, la mise à  disposition de cantines, notamment dans les zones très défavorisées. Enfin, grâce à  la politique de décentralisation qui transfère plusieurs compétences aux collectivités locales, une formation des comités de gestion scolaire est également prévue afin de mieux gérer tous les obstacles éventuels, qui pourraient être liés à  la formation des enseignants et des élèves. Une fois ce document finalisé, explique notre source, il sera soumis au gouvernement sous forme de rapport, pour qu’il l’adopte. Quid de Kidal ? à€ l’approche de cette rentrée, l’une des préoccupations du moment est de savoir si la région de Kidal, encore sous la coupe des mouvements armés, les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), comptera parmi les régions qui prendront part à  la rentrée des classes. Selon le département de l’éducation nationale, la première des conditions pour que la 8ème région soit prise en compte est le retour des autorités maliennes. Il nous confiera qu’à  l’heure actuelle, tous les responsables scolaires de Kidal sont positionnés à  Gao, prêts à  y retourner dès que les conditions le permettront. Mais une autre alternative, qui n’est pas encore dévoilée, est en cours d’étude afin de permettre, malgré cette situation, que les enfants de Kidal puissent reprendre le chemin de l’école, a confié la même source. Quant aux camps de réfugiés de la Mauritanie, du Niger et du Burkina Faso, la même stratégie appliquée lors de l’année écoulée, à  savoir des cours dispensés dans les camps, sera reconduite afin de permettre aux réfugiés de bénéficier d’un encadrement presque similaire aux enfants présents sur le territoire malien.