Réorganiser l’urbanité de Bamako

Ces ateliers qui viennent après ceux tenus à  Saint Louis (au Sénégal) et Porto Novo (au Bénin) sont organisés à …

Ces ateliers qui viennent après ceux tenus à  Saint Louis (au Sénégal) et Porto Novo (au Bénin) sont organisés à  l’initiative de la Mairie du District de Bamako et accueillent pendant 15 jours (du 9 au 23 juillet 2011) plus de 20 professionnels pluridisciplinaires qui vont produire des propositions opérationnelles sur le sujet de la mobilité et de la centralité. Lesdits ateliers permettront aux experts de poser un regard prospectif sur la ville de Bamako et ses problèmes de développement, et de rivaliser autour des solutions pour un aménagement urbain adéquat. En effet, Bamako ne cesse de croitre le long des axes routiers et dans sa partie sud. Ainsi, de nouveaux quartiers naissent spontanément, assimilables à  des bidonvilles tant à  l’intérieur de l’agglomération qu’à  sa périphérie. « Les réserves foncières, fixées par le Schéma Directeur d’Urbanisme, ont toutes été consommées », a indiqué le Maire du Disctict, Adama Sangaré lors de la cérémonie d’ouverture des ateliers. Cette anarchie urbaine, dit-il, affecte maintenant les communes voisines. « Les services de base balbutient, ne pouvant plus suivre le rythme de développement de la ville. Cette croissance incontrôlée pose la douloureuse question de l’accessibilité aux équipements dont les plus significatifs se concentrent dans le seul centre ville historique ». Le sujet, faut-il l’indiquer, est une préoccupation qui s’inscrit à  l’échelle mondiale pour l’ensemble des responsables territoriaux : celle de la croissance urbanistique des métropoles avec son corollaire, l’étalement physique et géographique. En effet, le phénomène résulte directement de l’explosion démographique sans précédent qui frappe les villes. Et du coup, il engage et impacte la responsabilité ultime de l’Etat et des Collectivités Territoriales pour relever l’un de leurs défis prioritaires envers la population, à  savoir l’accès aux services et aménagements de base. Selon les Nations Unies, moins d’un tiers de la population mondiale vivait en site urbain en 1950. Un demi-siècle plus tard, C’’est la moitié de la population mondiale qui s’y concentre et les projections prospectives prédisent, pour 2030, un taux d’urbanisation dépassant les 60%. Pour la même période, en ce qui concerne la capitale malienne, on est passé de 100 000 habitants à  plus de 2 Millions aujourd’hui pour atteindre potentiellement 5,5 millions d’âmes en 2030. Ce phénomène de boulimie démographique, impossible à  digérer faute de planification originelle, génère un étalement urbain spectaculaire, anarchique voire dramatique. C’’est conscient de la congestion du seul centre historique sur lequel, la résolution du 1er Forum de Bamako demandait une densification, que le Conseil du District a souhaité disposer de perspectives nouvelles pour de nouvelles centralités notamment en rive droite. Selon le maire du District, l’avenir de Bamako se joue aujourd’hui sur la rive droite en pleine extension, accueillant déjà  plus de la moitié de la population du District, et très bien connectée au reste du Territoire National, avec la route de la Côté d’Ivoire, du Burkina, et l’autoroute de Ségou en projet. Pour sa part, le ministre chargé de la Décentralisation, David Sagara, se dit convaincu que le forum permettra aux experts d’être en contact avec les réalités quotidiennes et de faire des propositions concrètes. Car, dit-il, la capitale souffre non seulement d’une expansion géographique qui affecte le tissu urbain et les collectivités environnantes, mais également d’une forte explosion du trafic entrainant une congestion quasi permanente. Rappelons que le gouvernement du Mali a adopté en janvier 2009, un document de Stratégie de Développement des Villes du Mali (SDVM) dont l’objectif est de doter les grandes villes d’infrastructures performantes et de fixer un cadre d’intervention pour les acteurs. Aussi, le quatrième Projet Urbain lancé en 2010, pour la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie, a pour ambition de doter les grandes villes du Mali d’infrastructures solides et innovante tout en assurant à  ces agglomérations un accompagnement pour une bonne gouvernance. Composé d’Elus, de Hauts Cadres de l’Administration Africaine et Européenne et souvent issus de notre réseau de plateforme des villes et organismes partenaires ainsi que des membres du réseau des Ateliers, le jury appréciera les meilleures propositions qui seront des documents d’orientations stratégiques exprimant les axes en matière d’environnement, d’infrastructure de transport et autres équipements.