Résultats provisoires : le camp de Soumaila Cissé conteste

"Les écarts sont importants" et "si ces écarts sont confirmés, il n'y aura pas de deuxième tour" fixé au 11…

« Les écarts sont importants » et « si ces écarts sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour » fixé au 11 août, a de son côté précisé Moussa Sinko Coulibaly, assurant que « toutes les dispositions étaient prises » cependant pour une bonne organisation du second tour si cela s’imposait. « Nous espérons pouvoir terminer le dépouillement aujourd’hui (mardi), au plus tard demain (mercredi) », a-t-il affirmé. Moussa Sinko Coulibaly a par ailleurs souligné un taux de participation « exceptionnel » pour le scrutin de dimanche, affirmant: « Au moment o๠je vous parle, le taux que nous avons est de 53,5%, un taux à  l’échelle nationale » tandis que pour Bamako, la capitale, ce chiffre « tourne autour de 60% ». « C’est seulement à  l’étranger que les Maliens n’ont pas pu véritablement voter. (…) Sur les 26 juridictions que nous avons reçues sur 41 (de l’étranger, NDLR), pour le moment, le taux de participation dépasse à  peine 10% », a-t-il poursuivi. Selon des chiffres obtenus auprès de l’ambassade du Mali à  Nouakchott, Ibrahim Boubacar Keà¯ta est arrivé en tête en Mauritanie, avec 52,14% des voix, devançant M. Cissé, qui a obtenu 15,12% des suffrages. A Mbera (sud-est de la Mauritanie), qui abrite un des plus grands camps de réfugiés maliens (70.000 réfugiés), le taux de participation a été de 9,49%. Certains opposants en colère Quelques minutes après la déclaration de Moussa Sinko Coulibaly, des manifestations spontanées de joie de partisans d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta, surnommé IBK (d’après ses initiales), se sont produites à  Bamako, a rapporté un correspondant de l’AFP. Ils sont descendus dans la rue, à  pied ou à  moto, paradant sur leurs deux-roues, klaxonnant et scandant « IBK! IBK! ». Certains convergeaient vers le quartier général de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM), ou son domicile. En revanche, des mandataires de certains candidats, présents au ministère de l’Administration territoriale, ne cachaient pas leur colère et dénonçaient une communication officielle sur la base de faibles résultats partiels. Lundi, le candidat Soumaà¯la Cissé avait jugé qu’un second tour était « indispensable et inévitable », après que des médias maliens eurent rapporté des tendances favorables à  Ibrahim Boubacar Keà¯ta et évoqué l’éventualité de sa victoire au premier tour. Près de 6,9 millions d’électeurs étaient appelés à  choisir leur président parmi 27 candidats, un 28e présidentiable s’étant retiré de la course. Le nouveau président aura pour mission de redresser le Mali, traumatisé par 18 mois d’une crise politique et militaire marquée par une rébellion indépendantiste touareg, l’occupation de la moitié nord du pays par diverses bandes armées et une guerre contre des groupes jihadistes lancée par la France et menée avec l’appui de troupes étrangères. « Les Maliens ont voté, ils ont clairement exprimé leur volonté de mettre la crise derrière (eux) et (de) faire face au défi de la paix, de la reconstruction nationale, du développement, de l’éducation et d’une paix stable », a estimé Moussa Sinko Coulibaly. « Nous remercions l’ensemble des Maliens qui ont participé massivement à  l’élection de dimanche dernier. Pour les Maliens qui n’ont pas pu participer à  cette élection pour quelque raison que ce soit, l’Administration malienne s’engage à  améliorer le processus électoral pour les prochains rendez-vous », a-t-il assuré.