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Révision exceptionnelle des listes électorales : Les nouveaux majeurs ciblés

Dans la perspective des élections générales, le ministère de l’Administration territoriale lance, du 25 février au 6 mars, une opération…

Dans la perspective des élections générales, le ministère de l’Administration territoriale lance, du 25 février au 6 mars, une opération de révision exceptionnelle des listes électorales. Prendre en compte l’inscription des jeunes majeurs est la motivation principale de l’initiative, qui va se dérouler sur tout le territoire et dans les ambassades et consulats du Mali. Quid des zones sans administration ?

197 609 électeurs potentiels. C’est le nombre des jeunes majeurs enrôlés en novembre dernier. Mais, pour qu’ils puissent obtenir leurs cartes NINA, s’inscrire sur les listes électorales est indispensable. D’où l’opération en cours depuis le 25 février et jusqu’au 6 mars sur l’ensemble du territoire national et dans les ambassades et consulats du Mali. Elle est « consécutive à l’opération d’enrôlement des jeunes majeurs déjà menée en  novembre 2017 », explique le lieutenant – colonel Boussourou Dramé, chef du bureau du  fichier électoral et de la documentation à la DGE. Selon lui,  au regard des attentes, une révision exceptionnelle est apparue nécessaire. « Nous nous  sommes rendus compte lors de l’élaboration du fichier électoral biométrique que, dans la pyramide des âges, la base était rétrécie. Ce qui est anormal, d’autant que nous avons une population en majorité jeune. C’est donc la base qui devait être large et le sommet étroit », ajout-t-il.

Un dérèglement né du Recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC) de 2009, quand certains jeunes qui n’avaient pas encore quinze ans ont été enrôlés, mais sans photos ni empreintes. « Ils sont dans la base des données de l’état-civil, mais ils ne pourront pas être des électeurs lorsqu’ils auront 18 ans, parce que leurs empreintes et photographies faciales n’ont pas été enregistrées», explique le chef de bureau du fichier électoral. Un frein autrefois, mais plus un obstacle au  parachèvement du processus. Selon Amary Traoré, Vice-président en charge de communication de la CENI, « normalement, il ne devait plus y avoir de révision jusqu’en octobre 2018. Mais comme il y a une masse de jeunes et que l’élection présidentielle se tiendra en juillet, cette révision permettra à ceux qui ont complété  leurs données biométriques de basculer sur les listes électorales et d’obtenir leurs cartes Nina ».

Bien que censée couvrir tout le territoire national pendant 10 jours, l’opération ne suscite pas l’enthousiasme dans plusieurs communes du nord et du centre du pays. L’absence de l’administration, au-delà des listes électorales, jette des inquiétudes sur la tenue des prochains scrutins.