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Revoilà Ramadan

Un démarrage peut en cacher un autre. Après le début en grande pompe de la campagne présidentielle, le dimanche dernier,…

Un démarrage peut en cacher un autre. Après le début en grande pompe de la campagne présidentielle, le dimanche dernier, le top départ est donné depuis hier mercredi 10 juillet pour le mois de ramadan. Contrairement aux années précédentes, le démarrage s’est opéré sans fausse note, disons sans divergence apparente. Un mois de retenue C’’est parti donc pour un mois d’abstinence, de retenue et de modération pour tous musulmans. Du lever au coucher du soleil, le bon musulman s’abstient de boire, de manger ou doit s’abstenir de tout plaisir charnel comme les actes sexuels. Si le prix à  payer pour se conformer à  ses sacro-saintes règles du mois de ramadan est cher, il faut dire que C’’est la voie idéale pour absoudre les péchés et ramasser à  la pelle des bénédictions et la grâce de Dieu qui, pour la circonstance, fait preuve de prodigalité à  l’endroit des croyants. Les bons actes qui y sont posés sont mesurés à  une aune inestimable. Un imam très inspiré a comparé le mois béni aux promotions souvent faites par les opérateurs de téléphonie mobiles. C’’est pourquoi du haut de son minbar, il a invité ses coreligionnaires, le vendredi dernier, à  redoubler de prières, des recueillements, d’invocations de Dieu… Le message du chef religieux ne semble pas tomber dans l’oreille du sourd. Du moins à  en juger par l’attitude contractée par certains en ce début de ramadan. Des hommes ont déjà  rangé de côté les costumes ou des pantalons plaqués pour arborer des boubous tout en tenant ostensiblement dans la main un chapelet, histoire pour eux de prendre la cadence du mois le plus important pour tout musulman. Des femmes et jeunes troquent les habits moulants laissant transparaà®tre leur sex-appeal contre des hidjabs ou voiles avec la tête souvent couverte. Le jeu, même s’il est plus dicté par le conformisme que par la conviction, il en vaut bien en la chandelle. Après tout, Dieu est miséricordieux. Le mois béni entraà®ne dans les services publics un ralentissement du rythme de travail. Aux retards s’ajoutent les descentes avant l’heure, sans oublier les petites sommes perturbatrices aux heures de travail. Beaucoup de dépenses Le mois de ramadan, C’’est aussi l’une des périodes les plus dispendieuses de l’année. Comme par enchantement, les gens sont pris par une frénésie de dépenses avec les prix des articles qui passent du simple au double, voire plus. C’’est pourquoi le mois est accueilli par les chefs de famille par un sentiment ambivalent : avoir des bénédictions mais faire beaucoup de dépenses. Au contraire, C’’est la période de vache grasse pour les commerçants qui en profitent pour fructifier les affaires. Revoilà  le mois de ramdam, vivement le ramadan. Bon ramadan à  tous !