PersonnalitésInterview, Personnalités




Saidou DIALLO, maire de Gao : « Il n’y a plus de place pour la négociation ! »

C'’est un homme débonnaire, enjoué qui a du fuir Gao, lorsque les rebelles du MNLA y sont entrés début avril.…

C’’est un homme débonnaire, enjoué qui a du fuir Gao, lorsque les rebelles du MNLA y sont entrés début avril. Elu local, mais aussi hôtelier, Saidou Diallo a du quitter Gao en catimini. De maison en maison, il organise son évacuation pour échapper aux assaillants. Traversant le fleuve et prenant des véhicules de secours, il arrive à  Bamako o๠il est réfugié depuis 6 mois. Membre trésorier de la Coalition pour le Mali, cet élu du nord estime qu’il n’y a plus de place pour négocier quoi que ce soit avec les groupes d’occupation. Il espère retourner un jour à  Gao, C’’est pourquoi, il soutient une intervention armée militaire des troupes maliennes avec l’appui des forces étrangères. Entretien Journaldumali.com : Quelle solution préconisez-vous pour le nord du Mali ? Saidou DIALLO : Il est grand temps que les Maliens tirent les leçons de tout ce qui leur arrive. Il n’y a plus d’hésitation à  avoir face à  l’occupation au nord. Le peuple malien du reste, doit accompagner son gouvernement. Vous savez, ce sont les hommes qui tergiversent, sinon les femmes de Gao à  Kidal en passant par Bourem n’ont plus peur, elles l’ont prouvé, sont sorties dans la rue. Elles sont prêtes pour la guerre. C’’est dommage, parce que les hommes aujourd’hui ont peur de la survie, des conséquences d’une intervention armée au nord. Journaldumali.com : Beaucoup d’élus du nord, à  ces assises qu’organisent la Coalition pour le Mali, parlent toujours de négocier avec les occupants ? Saidou DIALLO : Négocier quoi ? Soyons sérieux, en parlant de négociations, certains oublient nos morts, nos martyrs qui sont tombés sur le front. Ils oublient les 52 ans de développement amorcé dans ce pays et qui sont aujourd’hui disloqués par l‘occupation. Les gens souffrent au nord. Alors que voulez-vous que l’on négocie avec des gens qui disent la charia ou rien. Même les américains ne veulent pas du terrorisme et luttent contre cela. Aujourd’hui, tous les Maliens doivent prendre leur responsabilité. Lorsqu’on parle de milices d’autodéfense, moi je dis que ceux qui s’entraà®nent pour libérer le nord sont de vrais patriotes. Ils peuvent venir en aide à  l’armée malienne. Qui va souder notre armée divisée aujourd’hui ? Qui peut l’aider à  combattre les ennemis si ce n’est le peuple ? Dà®tes le moi ? Quant à  la société civile, elle a son rôle à  jouer. Journaldumali.com : Comment est la situation à  Gao aujourd’hui ? Quels échos en avez-vous ? Saidou DIALLO :: Moi je ne peux aller Gao. Je n’ai pas pu y retourner depuis que J’ai quitté la ville en début avril. Vous savez, je suis aussi hôtelier de profession et J’ai beaucoup collaboré avec les forces armées, les Ukrainiens etc… Lorsque les groupes armés sont arrivés, J’ai du fuir parce que ma vie était en danger. Pendant 7 jours, je me suis caché de maison en maison, traversé le fleuve avant de prendre la route du sud. Vous savez, J’aime Gao. Gao me manque. Je suis le premier magistrat de la commune de Gao et J’ai donné beaucoup à  Gao. Alors J’espère que l’intervention militaire ne tardera plus parce que je ne veux qu’une chose, C’’est retourner à  Gao ! Journaldumali.com : Pensez-vous en tant que membre de la Coalition pour le Mali, que vous serez entendus par les autorités de transition après ces assises ? Saidou DIALLO : Vous savez, après la dernière mission qu’on a faite dans le nord, à  Gao, Kidal et Tombouctou, on a établi un rapport de synthèse qui a été envoyé au gouvernement. Nous avons même invité les membres du gouvernement à  participer à  ces assises, C’’est resté sans suite. Seul un ministre a eu le courage de s’excuser. C’’est bien dommage qu’ils ne réagissent pas à  nos recommandations mais nous continuons le plaidoyer. La société civile prend des initiatives parce que les Maliens sont déçus par les politiques. Mais moi je lance un appel au peuple afin qu’il soutienne son gouvernement. C’’est la seule voie autorisée et crédible pour nous sortir de cette situation.