Saison pluvieuse à Bamako : pénurie d’ aides ménagères…

Sur 100% de familles à  Bamako, plus de 95 % possèdent une aide ménagère ou "bonne" à  la maison. Tant…

Sur 100% de familles à  Bamako, plus de 95 % possèdent une aide ménagère ou « bonne » à  la maison. Tant les femmes qui travaillent sont plus nombreuses que celles qui sont au foyer. Les bonnes viennent en masse de leurs villages pour chercher du boulot dans la capitale. Elles quittent généralement le village vers la fin du mois de septembre et restent jusqu’à  la fin du mois de juin. La période Juillet-Août-Septembre correspond à  la saison des pluies au Mali. Toutes les bonnes rentrent donc au village pour aider les parents dans les champs. Elles y retournent avec l’économie amassée durant leurs neuf mois de travail. La galère des vacances Le début de la saison pluvieuse correspond au début des vacances, donc au début de la galère pour les femmes. C’est à  cette période là  que les bonnes quittent leurs lieux de travail pour rejoindre le village. C’’est comme si elles se donnaient le mot. Rares sont celles qui restent un ou deux années d’affilées à  Bamako. Le casse-tête commence alors pour la recherche de bonnes de saisons. Chacune court de gauche à  droite pour trouver une fille pour les trois à  quatre mois de vacances. Mais o๠chercher ? Comment trouver une bonne de qqualité ? C’’est toute la question. Parce même lorsque vous allez dans les organismes chargés de l’embauche des bonnes, vous n’en trouverez pas. On vous répondra tout simplement qu’il n’y en a pas de disponibles à  Bamako puisqu’elles sont toutes parties. Les femmes qui ont la chance d’avoir des filles à  la maison et bien entendu, non paresseuses sont les plus heureuses. Beaucoup de filles sacrifient leurs vacances au profit des travaux ménagers qui n’en finissent pas. Elles font la cuisine, la lessive, nettoient la maison et tous les autres petits boulots qui s’imposent pour l’entretien de la maison. Pour les femmes qui n’ont pas d’enfants o๠qui ont des enfants en bas âges, C’’est plus compliqué. Elles sont obligées de se lever très tôt, avant le chant du coq, pour préparer et nettoyer toute la maisonnée avant le réveil des autres. Elles font ensuite le petit déjeuner avant de se préparer pour aller au marché. Elles reviennent préparer le repas de midi. Et rebelotte avant 19h, pour que le dà®ner soit prêt ! Et ce n’est pas tout, elles ne vont se coucher que lorsque tout le monde est déjà  au lit, c’est-à -dire, vers 23h au plutard. [ Superwoman…sans la bonne ] Les femmes fonctionnaires ont aussi leur part de souffrance. Déjà  la veille, tout est prêt pour la cuisine du lendemain. Elles se lèvent parfois à  3h du matin pour faire le petit déjeuner, le déjeuner et le dà®ner. A 6h déjà  tout est disponible. Elles mettent les repas au frais et se préparent pour le boulot. Il n’ y aura qu’à  réchauffer. A 16h, elles quittent rapidement le bureau pour revenir s’occuper du foyer conjugal. Le même train-train quotidien continue pendant les trois mois de vacances. Du moins, jusqu’à  la rentrée des classes o๠elles pourront souffler avec le retour des bonnes !