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Salaire des magistrats : le Mali au bas de l’échelle ?

Écart entre les salaires, absence ou manque de primes en termes d’hébergement et de communication sont, entre autres, les raisons…

Écart entre les salaires, absence ou manque de primes en termes d’hébergement et de communication sont, entre autres, les raisons qui poussent les magistrats maliens à aller en grève. Mais quelle est la situation de leurs homologues de la sous-région ?

Logements, véhicules de service, indemnité de déplacement sont quelques avantages alloués aux magistrats en Côte d’ivoire depuis 2008. Autant d’aspects qui fâchent leurs collègues maliens. « Nous n’avons ni véhicule de service, ni primes d’électricité et d’eau. Nous sommes très souvent à trois dans les bureaux sans interphone », déplore Maître Saadou Cissé, magistrat au Tribunal administratif de Bamako. Le magistrat débutant au Mali perçoit moins de 400 000 francs CFA comme salaire, alors que le « salaire du magistrat nigérien débutant est de 700 000 francs CFA environ », déplore Dramane Diarra, chargé des relations extérieures du Syndicat autonome de la magistrature (SAM). « C’est inacceptable », a-t-il déclaré chez notre confrère, le journal Africa Check, qui a réalisé une comparaison des traitements des juges magistrats de la sous-région. Il en ressort que ceux du Mali sont effectivement les moins bien lotis. « C’est une évidence. Le gouvernement le sait également », estime Maître Mohamed Maouloud Najim, magistrat et avocat général près la Cour d’appel de Bamako.

Bas du panier Il y a 4 ans, au Niger, le salaire d’un magistrat en début de carrière est passé de 500 000 à 800 000 francs CFA. Il peut atteindre 1 million après 25 ans de carrière, explique Yahou Mahamane, magistrat. Au Sénégal, en 2012, Abdoul Aziz Seck, Secrétaire général de l’Union des magistrats du Sénégal dévoilait le bulletin de salaire des magistrats à la télévision. Chaque magistrat a « une indemnité globale de 800 000 francs CFA qui était de 150 000 vers les années 90, avant de passer à 300 000 francs au début de l’an 2000 », avait-il précisé. En 2011, le « décret en or » pris par le Président Laurent Gbagbo portait quant à lui à 5 millions de francs CFA, le salaire des hauts magistrats ivoiriens, tels que le Premier président de la Cour suprême ou le procureur général. Un magistrat malien avance d’un échelon chaque deux ans. « La prime d’un échelon équivaut à 7 500 francs CFA d’augmentation », affirme Saadou Cissé, qui cite son exemple à titre illustratif. « J’avais moins de 400 000 francs CFA lorsque je commençais et aujourd’hui je suis à 430 000 francs CFA », déclare-t-il.