IdéesÉditos, Idées




Sanogo, l’homme de la semaine ?

Si on devait désigner l'homme de la semaine au Mali, C'’est sans hésiter qu'on jetterait notre dévolu sur l'ex-chef de…

Si on devait désigner l’homme de la semaine au Mali, C’’est sans hésiter qu’on jetterait notre dévolu sur l’ex-chef de la junte, le capitaine Amadou Aya Sanogo. Réduit au silence à  son corps défendant depuis un certain temps, l’homme est sorti de son mutisme le lundi dernier par une adresse aux Maliens. Le message qui a eu le don à  la fois de clarifier et d’apaiser , est de loin le meilleur que le capitaine ait tenu depuis son apparition sur la scène sociopolitique du Mali. On aurait pu croire qu’il s’était attaché les services d’un communicant.l’homme fort de Kati a brillé par la précision, la clarté et la concision dans le discours. Des qualités généralement aux antipodes d’un discours martial. Pas un signe de nervosité ou de gesticulations, mais une sérénité qui rimait avec une bonne diction et de la fluidité dans l’expression. Le message était d’autant plus important qu’il est intervenu dans un contexte marqué par l’inflation de la rumeur faisant état d’une brouille dans les rangs de l’armée malienne, et d’une divergence de vue entre Sanogo et le président de la transition Diouncounda Traoré suite à  l’envoi de la requête à  la Cédéao pour un soutien militaire de la sous-région. Après le discours du tombeur d’ATT, les Maliens sont édifiés sur bien de points qui les inquiétaient. Il y a bien une gestion collégiale des affaires publiques entre le triumvirat : Dioncounda, Cheick Modibo Diarra et Amadou Aya Sanogo. Diouncounda n’a donc pas fait cavalier seul dans la rédaction et l’envoi de la requête à  l’organisation sous-régionale. Tout comme il existe, à  en croire le capitaine, une parfaite entente entre les militaires maliens plus, que jamais soudés et préoccupés par la libération des régions sous occupation. Il n’y aura donc pas de troupes pour sécuriser Bamako. Le Mali a besoin surtout d’appui technique et logistique. Les troupes de la Cédéao seront à  Bamako en cas de besoin. Avec ce discours, le capitaine a donné à  ses compatriotes une bonne leçon de communication de crise qui pourrait inspirer des étudiants en communication. Et qui aura permis à  l’officier de gagner l’estime de nombre de ses compatriotes, thuriféraires et détracteurs confondus.