Sanogo Namaro Coulibaly : cheffe transformatrice

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali…

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Sanogo Namaro Coulibaly.

À Sikasso, où elle a grandi, Madame Sanogo Namaro Coulibaly fréquente l’école fondamentale jusqu’en 9ème année. Elle suit ensuite une formation de matrone et exerce ce métier. Souvent amenée à suivre son mari enseignant lors de ses mutations, elle doit constamment s’adapter et « négocier », ce qui rend difficile l’exercice de son métier. Elle décide donc de se consacrer à la transformation des produits locaux, qu’elle a apprise dès son plus jeune âge auprès de ses mère et grand-mère.

Lorsque son mari revient à Sikasso en 1997, elle choisit de renforcer sa formation en transformation jusqu’en 2004, où elle redevient matrone dans un nouveau centre de santé. Elle décide par la suite de changer de trajectoire. En 2009, elle obtient un financement de l’ANPE qui lui permet d’acquérir du matériel. Le soutien des autorités de Sikasso lui permet de construire son lieu de travail et elle nomme son entreprise Unité Natio Cajou. Même si elle gagne bien sa vie grâce à son travail aujourd’hui, cela n’a pas toujours été évident, confie Madame Sanogo. Elle transforme plusieurs produits, dont le beurre de karité, le fonio et l’anacarde, qu’elle transforme en une vingtaine de préparations.

Grâce à son expérience, l’Unité Natio Cajou dispose d’un agrément officiel et est devenue un centre de référence pour la formation locale dans le domaine de la transformation. L’entreprise est également une belle réussite entrepreneuriale dans la région de Sikasso. En temps normal, elle emploie 25 permanents et environ une centaine de saisonniers lors des campagnes

Pour la Présidente régionale et Vice-présidente nationale de l’Association des femmes rurales, « la situation des femmes est difficile parce beaucoup cherchent de l’argent en leur nom » sans qu’elles en bénéficient réellement. À 57 ans, Madame Sanogo, qui se garde jalousement d’évoquer son chiffre d’affaires, est une grand-mère heureuse et une travailleuse qui ne compte pas ses heures. Chevalier de l’Ordre national avec effigie Abeille depuis 2017, elle n’a eu «  aucune difficulté » à gérer son foyer, grâce à un mari qui lui donne des coups de main et la soutient dans ses activités.

Journal du Mali