Santé : Le drame silencieux de la fistule obstétricale

Cette 14è journée de la sage femme au Mali s'est déroulée en présence de Mme le ministre de la Santé,…

Cette 14è journée de la sage femme au Mali s’est déroulée en présence de Mme le ministre de la Santé, du Gouverneur du District de Bamako, des Représentants de l‘ONG «Fistula CARE » venus des Etats-Unis d’Amérique, de la Présidente du Réseau Africain des sages-femmes de lutte contre la fistule obstétricale, des sages-femmes de Bamako et de l’intérieur, ainsi que de nombreux professionnels de la santé. Mme Diallo Madeleine Ba, ministre de la santé, soulignera la pertinence du thème d’autant que le département de la santé vient d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre la fistule obstétricale. Une stratégie dont la mise en œuvre, requiert évidemment une participation active des sages-femmes. « Le taux de mortalité infantile étant de 96 pour 1.000 naissances, et le taux de décès maternel de 464 pour 100.000 naissances, ces chiffres ne sont tout simplement pas acceptables. Ils nous interpellent tous, à  agir et vite, pour réduire de façon considérable ces cas de mortalité», a rappelé Mme le ministre. La fistule obstétricale, qu’est-ce que C’’est ? Causée par un accouchement prolongé ou par son arrêt, une fistule est un trou qui se forme entre le vagin d’une femme et sa vessie ou son rectum, la frappant d’incontinence chronique. La fistule obstétricale est doublement douloureuse pour la femme qui non seulement perd son bébé mais aussi sa dignité, a déclaré Thoraya Ahmed Obaid, directrice de l’UNFPA. Chez les femmes atteintes d’une fistule, l’odeur d’urine ou d’excréments est permanente et constitue une source d’humiliation. Les conséquences sociales sont tragiques : de nombreuses filles et femmes atteintes d’une fistule sont ostracisées par la société et abandonnées par leur mari, indique l’UNFPA. Pour la première Dame du Mali, ce drame silencieux interpelle toute la société, particulièrement les sages-femmes, car la «Â fistule obstétricale demeure la pathologie la moins prise en charge ». Pourtant, elle touche 50 à  100 000 femmes par an dans le monde et intervient au plus beau moment, qu’une femme puisse connaà®tre dans sa vie, lors de la naissance d’un enfant . Aussi, en mettant leurs compétences au profit de celles qui en ont le plus besoin, les sages-femmes auront davantage mérité la reconnaissance de la profession et la considération de leurs concitoyens, a rappelé la première dame.