Santé pour tous: les députés montent au créneau

A l'occasion de la journée de plaidoyer sur la réalisation de la Couverture Sanitaire Universelle et ses implications pour le…

A l’occasion de la journée de plaidoyer sur la réalisation de la Couverture Sanitaire Universelle et ses implications pour le Mali, les députés maliens se sont retrouvés face aux acteurs de la santé. La rencontre qui avait pour théâtre la salle Aoua Keita de l’Assemblée Nationale et s’est déroulée le samedi 15 mars dernier. Il s’agit d’une initiative du Comité Technique de la Campagne «Tous et Chacun» pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile et de la Coordination de la Campagne « Santé : les Enfants d’Abord » avec l’appui technique et financier de Save the Children et World Vision. 1 sage-femme pour 16500 habitants Il ressort de la communication sur « la problématique de la mortalité maternelle au Mali », présentée par Dr Amadou Dolo, responsable gynécologique de l’hôpital Gabriel Touré, que le nombre des sages-femmes au Mali est de 911 agents. Alors que selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le ratio minimum de couverture est d’une sage-femme pour 5000 habitants, au Mali, il y a une sage-femme pour près de 16 500habitants. Une situation aggravée par le fait que ce personnel rechigne à  être déployé à  l’intérieur du pays. « La plupart de ces sages- femmes sont restées à  Bamako pendant que le besoin se fait sentir à  l’intérieur», déplore le Pr Kalilou Ouattara, urologue de son état, élu en commue III et président de la Commission Santé de l’Assemblée. Dans leur ensemble, les députés se sont montrés très concernés par la question. Ils ont fustigé la concentration des sages-femmes à  Bamako en mettent en cause la direction nationale de la santé. l’honorable Belco Bah a réclamé le déploiement des sages femmes à  l’intérieur du Mali pour combler le vide. Il s’est indigné que les décisions d’affectation ne soient pas respectées parce que certaines sages-femmes, du fait de leurs relations, jouissent de passe-droits. Quant à  Aissata Haidara, élue de Kéniéba, elle a profité de cette audience pour lancer un cri de coeur. «Ayez pitié de nous en nous envoyant des sages-femmes dans ma commune minière de Kéniéba», a-t-elle plaidé, rappelant pour cette commune densément peuplée, il n’y a qu’une seule sage-femme. Pour l’honorable Bacary Diarra, la première responsabilité revient aux femmes leaders. « Les femmes leaders qui sont directrices générales se soucient peu de leurs sœurs dans les communes rurales », a-t-il déclaré. Il les a appelées à  s’impliquer pour une couverture universelle effective des soins de santé. Aider les agents de santé pour aider les malades l’honorable Mme Fomba Fatoumata Niambaly a ramené la discussion sur un plan pus général. Elle a pointé du doigt le mauvais comportement des agents de santé, ce qui ne pousse pas les gens à  fréquenter les structures de soins. Selon elle, les agents de santé ne font qu’arnaquer les pauvres citoyens « au lieu de jouer leur rôle de prise en charge». La réponse de la représentante de la directrice Nationale de la santé, Dr Saran Boré, ne s’est pas fait attendre. Elle a dénoncé l’état d’impunité et d’injustice dans lequel le pays se trouve. Dans ces conditions, est persuadée Dr Saran Boré, il est difficile pour un responsable de jouer pleinement son rôle. « Il faut que l’ordre, l’autorité soient rétablis dans ce pays pour lutter contre ces anarchies », a-t-elle martelé. Le Pr Dolo a demandé à  tous les décideurs de s’impliquer pour que des réformes profondes soient menées pour améliorer les conditions de vie et de travail des agents et aussi mieux assurer la protection des malades. « Il est facile de frapper les faibles », a-t-il déclaré avant d’appeler les institutions, dont l’Assemblée Nationale, à  jouer leur rôle dans l’atteinte de la Couverture sanitaire universelle.