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Sarko à l’investiture d’ADO

«Le Président de la République se rendra samedi 21 mai 2011 en Côte d'Ivoire pour assister à  la cérémonie d'investiture…

«Le Président de la République se rendra samedi 21 mai 2011 en Côte d’Ivoire pour assister à  la cérémonie d’investiture de M. Alassane Dramane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire », indique un communiqué diffusé mardi dernier sur le site de l’Elysée. Le Président Sarkozy sera accompagné par Alain Juppé, ministre des Affaires Etrangères, et d`Henri de Raincourt, ministre chargé de la Coopération. Après la cérémonie, Nicolas Sarkozy rencontrera ensuite la communauté française de Côte d`Ivoire à  Abidjan, sur la base de Port-Bouà«t. Opération séduction? Depuis l’éclatement de la crise ivoirienne en 2002, la France a été montrée du doigt comme sinon l’instigatrice, du moins un soutien de taille à  la rébellion armée qui a déstabilisé le régime de Laurent Gbagbo. La présence des Forces françaises au sein de l’opération Licorne et leurs actions au cours de ces dernières années ont poussé les observateurs à  penser que l’ex colonisateur agissait avec volontarisme dans l’ancien symbole de son pré carré. Le sentiment anti-français s’est d’ailleurs fortement manifesté à  plusieurs reprises, poussant des milliers d’expatriés à  quitter le pays o๠la plupart avait grandi. Les conditions encore floues de l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier sont encore venues ajouter de l’eau au moulin de l’action de la France en Côte d’Ivoire. On avait en effet évoqué une action d’éléments de forces spéciales françaises qui auraient mené une action commando pour ouvrir l’accès au bunker du palais présidentielle aux troupes pro-Ouattara, les FRCI. Les autorités françaises avaient alors vivement démenti toute intervention, mais les sceptiques sont encore nombreux. Alors la visite, fusse-t-elle de quelques heures, de Nicolas Sarkozy pour assister à  celui qu’on l’accuse d’avoir appuyé financièrement et militairement, rêvait-elle un caractère particulier ? Il faut le croire puisque déjà , la quasi-totalité de la presse ivoirienne a titré ces derniers jours sur la présence du président français à  la cérémonie de samedi. Pour nos confrères, C’’est un signal que la France veut donner en montrant son soutien au « président démocratiquement élu de la Côte d’Ivoire ». Evidemment, du côté des journaux pro-Gbagbo, la chanson est toute autre… Il faut peut-être relativiser en disant que même si C’’est en effet la première fois que le chef de l’Etat français assiste à  une investiture sur le continent depuis sa propre élection, il n’est pas la seule personnalité de marque dont la présence à  Yamoussokro sera chargée de sens. Le secrétaire général des Nations Unis est également attendu et il faut signaler que C’’est seulement la deuxième fois dans la vie de l’organisation que cela se produit. C’’est un véritable ballet de VIP qui va avoir lieu ce 21 mai puisque tous les chefs d’Etat de l’espace Uémoa, des autres pays de la Cedeao, dont le président Goodluck Jonathan, ainsi que plusieurs personnalités mondiales sont annoncés. Pas moins de 2000 invités pour une cérémonie grandiose, histoire de restaurer un tant soit peu l’image du pays écornée par une crise post-électorale particulièrement violente. Pour revenir à  Nicolas Sarkozy, il ne faudrait pas oublier que même s’il ne s’est pas encore déclaré officiellement candidat à  sa succession, il est quasi certain qu’il a déjà  en tête la prochaine présidentielle dans son pays. Et sa présence aux côtés d’Alassane Ouattara pourrait être bénéfique pour son image de président engagé pour l’instauration de la démocratie sur le continent. Il en aurait bien besoin surtout avec l’intervention en Libye, dont il est l’instigateur, qui est en train de se transformer en « Irak » pour les forces de la coalitionÂ