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Scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire : le doute persiste !

En fixant les élections en fin octobre prochain, les autorités ivoiriennes ont-elles sonné le glas de la renaissance tant prônée…

En fixant les élections en fin octobre prochain, les autorités ivoiriennes ont-elles sonné le glas de la renaissance tant prônée pour la Cote d’Ivoire? En tout cas, pour l’heure, le doute plane encore sur la tenue des élections présidentielles. Même si Gbagbo affiche « une volonté de façade » pour la cause, il faut dire que les conditions sont loin d’être réunies par envisager des élections libres paisibles et transparentes. Le président Laurent Gbagbo, qui effectuait, le week-end dernier, une visite d’Etat dans la région de l’Agneby, a demandé aux populations d’Azaguié et Grand-Morié de ne pas se laisser séduire par ceux qui font courir complaisamment la rumeur que l’élection présidentielle ne va pas se tenir à  la date du 31 octobre. « Les élections vont avoir lieu le 31 octobre et nous avons pris toutes les dispositions pour briser tous les obstacles sur le chemin de ces élections. Ne vous laissez pas séduire par les oiseaux de mauvais augure », a rassuré le chef de l’Etat ivoirien. Pour Laurent Gbagbo, il y a plusieurs raisons profondes pour que ces élections se tiennent. La première raison, c’est que les Ivoiriens sont fatigués des manœuvres de ceux qui ne voulaient pas qu’elles aient lieu. Aussi dira-t-il qu’il espère que ceux qui n’avaient pas compris comprennent aujourd’hui pourquoi il a été amené à  dissoudre en son temps la Commission électorale indépendante (Cei) et le gouvernement. « On nous a chaque fois mené en bateau en nous communiquant de fausses informations qui nous ont amenés à  prendre des décisions intenables. Aujourd’hui, nous sommes sur la bonne voie. Ces élections vont se tenir parce que nous nous sommes débarrassés de ceux qui nous menaient en bateau », a-t-il indiqué devant une population en liesse. Elections reportées L’autre raison qui justifie la tenue des élections, selon le président de la République, c’est que la Côte d’Ivoire en a besoin. Il a expliqué que son pays a besoin d’un gouvernement uni autour d’un chef élu : « La Côte d’Ivoire a besoin d’un chef légitime, légitimé et qui a une claire vision de son pays. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de ceux qui participent au gouvernement et qui disent Excellence au président de la République au Conseil des ministres, mais disent aussi quand il sont seuls dans leurs maisons ou bien arrivés chez eux, Gbagbo, je ne le respecterais jamais. La Côte d’Ivoire a besoin d’une unité d’actions pour sortir de la crise et pour se développer », a-t-il précisé. La troisième raison indiquée par le président Gbagbo, c’est que les élections doivent avoir lieu parce que la Côte d’Ivoire a besoin de développement, car, pour lui, il est impossible d’entreprendre dans l’incertitude du lendemain. Toute chose qui l’a poussé à  inviter ses compatriotes à  se préparer pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. « Préparez-vous pour le 31 octobre et ne vous laissez pas séduire par les mauvaises langues dont la vocation première est de dire des mauvaises choses », a-t-il appuyé. Pour le chef de l’Etat, les élections du 31 octobre sonneront la renaissance de la Côte d’Ivoire. Mais…des doutes persistent! Beaucoup de débats se font dans les coulisses à  propos de la non fiabilité de la liste électorale. A l’issue de la réunion du dialogue inter-ivoirien ce lundi 6 septembre 2010 dans la soirée à  Abidjan, le Premier ministre Guillaume Soro a annoncé un accord politique entre le Président Gbagbo, l’ancien président Bédié et l’ancien Premier ministre Ouattara. Accord portant sur l’élection présidentielle prévue le 31 octobre prochain et notamment sur la liste électorale définitive, attendue cette semaine. La liste électorale définitive en vue de la présidentielle, après de multiples reports depuis 2005, est attendue « cette semaine », a annoncé hier lundi 6 septembre, le Premier ministre Guillaume Soro.« Ensemble nous avons convenu de faire en sorte que l’élection du président de la République se tienne le 31 octobre 2010. Il fallait franchir la liste électorale définitive et je suis heureux de vous dire que nous nous sommes tous mis d’accord sur la liste électorale définitive », a-t-il déclaré à  l’issue d’une réunion au palais présidentiel entre le président Laurent Gbagbo et ses deux principaux opposants, l’ex-chef de l’Etat, Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara. « Nous avons demandé au président de la Commission électorale indépendante (CEI) de tout faire pour que la liste électorale définitive soit disponible cette semaine, et que dans les délais indiqués, tout ce qui a a trait à  l’organisation pratique des élections, à  savoir, la confection des bulletins et des documents électoraux, soit réalisé », a-t-il indiqué devant la presse. Accord, certes, sur la liste électorale comme sur la sécurisation du scrutin. Mais quel accord ? Guillaume Soro s’est bien gardé de le dire.