Second tour des élections législatives : mobilisera, mobilisera pas ?

Après le verdict de la Cour constitutionnelle le samedi dernier, les candidats ayant obtenu leur ticket pour le second tour…

Après le verdict de la Cour constitutionnelle le samedi dernier, les candidats ayant obtenu leur ticket pour le second tour des élections législatives affûtent d’ores et déjà  les armes dans la perspective de la bataille finale du dimanche prochain. Seulement voilà  : la campagne morose qui a caractérisé le premier tour persiste pour le second tour. On a du mal à  réaliser qu’on est bien dans une période électorale tant Les manifestations ont laissé place à  un calme plat digne d’un temps mort comme on le dirait en basketball. Comparaison n’est pas raison. Certes. Mais il est peu plausible que le scrutin du dimanche 15 décembre puisse drainer plus de monde que le 24 novembre dernier. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. Convaincre les électeurs En effet sur le terrain, les partis politiques et les candidats se font trop discrets pour ne pas dire presque inexistants au lieu d’une offensive de charme à  l’endroit des électeurs qui ne les connaissent que très peu. « Je suis restée à  la maison pour faire le ménage au lieu d’aller voter pour des gens que je ne connais pas. Je ne peux pas voter pour une personne que je ne connais pas, à  plus forte raison son programme». Cette boutade d’une mère de famille sur les ondes de l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali(ORTM) lors d’un micro trottoir après le premier tour est une raison fondamentale qui devait amener les prétendants à  l’hémicycle à  prendre leurs responsabilités. Les partis et candidats doivent se faire forts également pour convaincre les électeurs sur le bien-fondé des alliances contre nature qui leur donnent la confirmation de l’image galvaudée de la pratique politique sous nos tropiques. De l’aveu même de certains citoyens, les alliances nouées pendant ces législatives sont la preuve qu’ils sont les dindons de la farce politicienne. Autre facteur à  souligner, C’’est la faible fréquence des débats politiques dans les médias notamment sur l’ORTM. Ceux-ci pourraient pallier, dans une moindre mesure, les tares des partis politiques et amener les électeurs à  non seulement connaà®tre les partis et leurs candidats, mais aussi à  mieux cerner leur projet de société ou les ambitions pour leurs circonscriptions électorales respectives. Un sursaut d’orgueil est-il possible ? En tout cas, C’’est ce que souhaitent les autorités en charge des élections qui mettent un point d’honneur pour réchauffer l’engouement émoussé des Maliens pour le vote le dimanche prochain. Le ministère de l’Administration territoriale, le gouvernorat du district de Bamako travaillent à  cela en collaboration avec les partenaires à  travers formations et autres campagnes d’éducation citoyenne et de sensibilisation. « Le vote est non seulement un droit mais aussi un devoir » Le sursaut sera peut-être possible aussi si d’aventure les hommes politiques et électeurs ont bien capté le cri du C’œur, le 25 novembre passé, du chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE), Louis Michel. A l’occasion de la présentation de la déclaration préliminaire de la MOE UE, le député européen, qui cachait mal sa gêne face à  la quasi-bouderie des urnes par les électeurs, invitait la classe politique et les citoyens maliens à  aller voter. Le vote qui selon lui apparaà®t comme non seulement un droit mais aussi un devoir pour les citoyens. Leur mobilisation, à  l’en croire, apportera de la crédibilité à  l’Assemblée nationale. « La démocratie n’existe que si les populations se mobilisent. Je suis dans l’obligation morale de demander à  tous les Maliens et Maliennes de se mobiliser pour le second tour », a déclaré l’ancien ministre belge des Affaires étrangères. Sera-t-il entendu ? Réponse le 15 décembre prochain.