Secteur informel : le jeu de l’anguille…

Selon les statistiques, plus de 2 à  3 millions de Maliens seraient acteurs dans le secteur informel et cela dans…

Selon les statistiques, plus de 2 à  3 millions de Maliens seraient acteurs dans le secteur informel et cela dans tous les domaines d’activité (agriculture, élevage, pêche, industrie, santé, éducation, commerce..). Englobant toutes les couches actives de la population, ce secteur regroupe en tout plus de 171 corps de métiers et 240 produits sur toute l’étendue du territoire. Il génère des flux financiers importants, plus de 700 milliards par an, sur lesquels l’à‰tat tente de percevoir sa part. Huit ménages sur dix en vivent. « Le secteur informel est, par définition, tout commerce rentable n’ayant pas été identifié et dont l’acteur ne paye pas de patente, de taxes, n’a pas de place légale et ne respecte pas la norme établie », explique Harber Maà¯ga, président des commerçants détaillants de la Commune VI. C’’est donc le secteur des diplômés sans emplois, des fonctionnaires à  la retraite ou voulant gagner plus d’argent, des femmes ayant un petit fonds de commerce, des jeunes excellant dans un domaine et qui en font un métier à  mi-temps, coiffeurs, mécaniciens, tailleurs, etc. D’où la difficulté d’une régularisation et d’un suivi correct. Un programme avait pourtant été mis en place début 2005 pour dix ans. Il s’agit du Programme d’appui aux commerçants détaillants (PACD), réclamé en majorité par les vendeurs détaillants informels afin d’obtenir appui et soutien de l’à‰tat. Ayant pour buts l’information, la sensibilisation et le financement des adhérents au projet, il a permis l’octroi à  3 250 commerçants détaillants de prêts bancaires d’une valeur de plus d’1,7 milliards de francs CFA, ainsi que la sensibilisation et la formation de 10 000 autres.

Le PACD a également assuré la mise à  leur disposition d’équipements marchands adaptés. Objectif non occulté, recenser ce vivier et le prendre en compte dans les données économiques du pays. « Notre projet a surtout porté sur les commerçants détaillants, alors que le secteur informel est également composé de pêcheurs, de grossistes, d’agriculteurs, de coiffeurs et même dans les domaines de la santé et de l’éducation. Ce que l’à‰tat doit comprendre, C’’est que ces personnes sont déjà  employées. Ce qui leur faut, C’’est de l’accompagnement », explique Abdoul Karim Diallo, Inspecteur des finances et coordinateur du PACD.