Secteur primaire: réflexion autour de la production

Ces consultations qui ont débuté le 09 février au Centre international des conférences de Bamako prennent fin ce mercredi. Elles…

Ces consultations qui ont débuté le 09 février au Centre international des conférences de Bamako prennent fin ce mercredi. Elles concernent divers domaines à  savoir: l’agriculture, le développement du secteur privé, le capital humain, la sécurité, la gouvernance, etc. Les enseignements tirés serviront à préparer un nouveau Cadre de Partenariat avec le Mali. Ousmane Sidibé dirige une usine de fabrication d’engrais et de traitement de semences à  Sikasso. Il répond à  nos questions. Journaldumali : Vous venez de participer à  l’atelier intitulé « Comment augmenter la production dans le secteur primaire au Mali ?» Que peut–on retenir ? Ousmane Sidibé : Plusieurs questions essentielles qui ont été soulevées. Vous savez, le domaine du développement agricole ne peut pas s’analyser sans celui de la transformation et des marchés que nous allons aborder dans la partie consacrée à  ce sujet cet après-midi. Dans l’ensemble, les sujets ont porté sur le foncier, le crédit au petit paysan qui est vraiment un casse-tête parce qu’il n’a aucune base de rentabilité pour les banques, ni de garantie de ses prêts. C’’est très compliqué et C’’est pour cela qu’il est abordé par un organisme comme la Banque mondiale qui n’a pas nécessairement cet esprit de profit mais qui a un esprit de développement et notre contribution s’inscrit dans ce cadre-là . Vous avez pointé du doigt le fait que beaucoup de projets ont été réalisés sans tenir compte de l’avis des bénéficiaires Le développement économique en lui-même est un sujet très vaste et compliqué qui doit s’exécuter dans un partenariat entre bailleurs de fonds qui ont une façon de voir les choses, pouvoirs locaux et société civile locale et qui ont aussi leur appréciation. Les sujets sont transversaux et multiples, et puis, avec l’émergence de la démocratie, les opinions sont diverses, les groupes d’intérêts sont complètement divers, ce qui fait que ce n’est pas étonnant que ça prenne autant de temps. Mais je pense que cela ne peut pas nous dispenser de l’effort d’arrêter une fois pour toute, le chemin à  suivre dans le cadre de consultations qui vont non seulement au niveau des organisations représentatives des différents groupes d’intérêts mais aussi à  la base. Dans le domaine de la politique, les partis politiques sont censés représenter la population, au niveau de la société civile, les organisations sont censées représenter leur base, il en est de même chez les paysans, etc. La représentation a été vidée de son sens par les convoitises et la recherche d’intérêt personnel. Donc si l’on veut avancer, il est important d’être directement en contact avec les bénéficiaires sinon ça n’a pas de sens. Quelles autres solutions préconisez-vous? Je pense qu’il y a deux choses à  dire. Premièrement, il est très important que les Africains en général et les Maliens en particulier comprennent que tous les pays qui sont développés ou en voie de développement sont passés par des chemins bien connus. Nous ne ferons pas exception à  cette règle. La deuxième chose, C’’est qu’il y a des tendances nouvelles qui n’étaient pas prises en compte avant et qui obligent même des institutions comme la Banque mondiale à  se remettre en cause. Il s’agit de l’avis des populations, l’environnement. Ce sont ces deux piliers sur lesquels on doit travailler pour aboutir à  des plans qu’on va cette fois-ci inscrire dans la durée au lieu de faire des projets de deux ou trois ans, il faut les faire par filière avec un aspect multidimensionnel pour les exécuter sur dix ou quinze ans. C’’est la seule façon de s’en sortir. Sinon à  chaque changement de régime, à  chaque changement d’acteurs, on est obligé de recommencer, il est temps d’avancer.