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Sécurité privée: focus

Réglementation: de la nécessité d'adapter Au Mali, les sociétés de sécurité privée sont régies pas loi n° 96-2020 de février…

Réglementation: de la nécessité d’adapter Au Mali, les sociétés de sécurité privée sont régies pas loi n° 96-2020 de février 1996. Ce texte, dont le décret d’application date également de la même année, est assez restrictif en ce qui concerne les prérogatives desdites sociétés et sur leur champ d’action. Elle encadre entre autres le port de l’uniforme, « qui n’est autorisé que dans l’exercice des fonctions » (art 8) et ne peut être « la tenue de campagne ou treillis […] utilisés par les Forces armées et les Forces de défense ». L’arrêté ministériel fixant les modalités d’application de la réglementation n’a, lui, été pris qu’en 2011, soit quinze années plus tard. Il établit le type d’armes que peuvent porter et utiliser les agents des sociétés. « Les entreprises de surveillance et de gardiennage sont autorisées à  acquérir et détenir des armes de 2ème et 3ème catégories et leurs munitions » peut-on lire en son article 2. Seules les sociétés de transfert de fonds sont autorisées à  posséder des armes de type 4 dites armes de défense. Et c’est là  que le bat blesse, selon les professionnels du secteur. La situation sécuritaire a évolué et la réglementation doit suivre, affirme M. Coulibaly de Securicom. Il est urgent de revoir les dispositions concernant le port d’arme mais aussi « améliorer la coopération avec les forces régaliennes de même que l’appui à  la formation des agents qui pourrait venir de l’à‰tat» poursuit-il. Des conditions de travail à  revoir En 2014, le débrayage des agents de certaines sociétés de gardiennage et de sécurité avait permis aux Maliens de découvrir, si besoin en était, les conditions difficiles, voire déplorables dans lesquelles la plupart d’entre eux travaillent. à€ l’époque, les médias avaient qualifiés de « sociétés sangsues » ces entreprises oà¹, ni horaires de travail, ni salaires décents, encore moins sécurité sociale n’étaient garantis. Il existe quelques « vertueux » qui appliquent la convention collective dont s’est doté le secteur. Cela dit, la grande majorité continue d’en faire fi, et se livre à  « une véritable exploitation moderne » de leurs employés. Les salaires sont souvent largement inférieurs à  ceux pratiqués ailleurs dans la sous-région et du SMIG malien, et oscillent entre 10 000 francs CFA et 35 000 francs CFA, selon les entreprises. Le non-paiement d’heures supplémentaires pourtant facturées au client et l’absence totale de plan de carrière font broyer du noir aux agents des sociétés maliennes de sécurité privée. Ils ont d’ailleurs interpellé les autorités afin qu’elles fassent pression sur leurs employeurs et les poussent à  respecter le droit du travail et la convention collective qui les lient. Bamako sous (vidéo) surveillance Partie intégrante du projet de fibre optique signé entre le Mali et la Chine en 2011, le service de vidéosurveillance de la capitale a cependant connu un grand retard d’exécution, principalement lié à  la crise de 2012. Prévue pour couvrir le District de Bamako et les grandes villes des régions dans un premier temps, la mise en service de caméras de surveillance, qui disposent d’une vision à  360 degrés, est effective à  Bamako depuis septembre 2015. Disposées à  des points stratégiques (ponts, grands axes, bâtiments administratifs, etc.), la centaine de caméras est connectée via Internet et pilotée depuis un centre de surveillance situé sur la route de l’aéroport, en face de Météo Mali, et dont l’exploitation a été transférée au ministère de la Sécurité intérieure depuis décembre dernier. Pour renforcer les moyens existants, le gouvernement a adopté, lors du Conseil des ministres du 14 octobre 2015, un projet de loi portant approbation d’un marché, toujours avec la Chine, pour la mise en place d’un système de vidéosurveillance grâce au réseau de fibre optique en cours d’installation. Déjà  installé à  Sikasso, le service n’a pas encore été inauguré. Des milices dans les quartiers de Bamako Inquiets de l’insécurité grandissante dans leurs communes, les jeunes des différents quartiers s’organisent parfois en brigades, ou milices, pour assurer leur propre sécurité. Le regroupement de ces jeunes est effectif dans les quartiers comme Boulkassoumbougou, Magnanbougou, Kalambancoro et Hippodrome. Dans ce dernier cas, cette forme de sécurité des particuliers est appréciée des populations. Selon Mamadou Diarra, responsable de l’une d’elle, l’objectif de ces « milices », est de palier aux insuffisances des forces de l’ordre en matière de sécurité des citoyens. « Face à  l’insécurité encouragée par la négligence de l’à‰tat, nous nous sommes dits que nous mettre ensemble permettrait d’assurer la tranquillité aux gens du quartier. Nous sommes donc une centaine de bénévoles à  sécuriser notre quartier et à  lutter contre les malfrats qui tuent chaque nuit pour voler des biens ». La « milice » est composée d’observateurs qui assurent les rondes, et d’une cellule centrale. Certains outils sont à  leur disposition pour assurer leur mission, comme des lance-pierres, des gourdins, des torches et des sifflets. « Nous avons placé des personnes qui font la ronde à  des points stratégiques, et les observateurs nous alertent sur les cas suspects ». Cette initiative est encouragée par certaines bonnes volontés qui n’hésitent pas à  contribuer financièrement.