Selon l’OMS, il faudra six à neuf mois pour stopper l’épidémie d’Ebola

« Le rythme et l'ampleur de l'accélération d'Ebola sont du jamais vu », a déclaré le directeur adjoint de l'OMS…

« Le rythme et l’ampleur de l’accélération d’Ebola sont du jamais vu », a déclaré le directeur adjoint de l’OMS pour la sécurité sanitaire, Keiji Fukuda, au siège de la Mission des Nations unies. « Plusieurs mois de travail acharné » pour enrayer l’épidémie « Cela ne va pas être facile. Nous nous attendons à  plusieurs mois de travail acharné, plusieurs mois à  nous débattre avec cette épidémie », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse. En comparant cette épidémie aux précédentes, « nous pensons que six à  neuf mois est l’estimation raisonnable sur laquelle nous devons tabler pour la flambée d’Ebola », a précisé Keiji Fukuda. Au même moment, l’OMS annonçait à  Genève un nouveau bilan, en date du 20 août faisant état d’au moins 1 427 morts : 624 au Liberia, 406 en Guinée, 392 en Sierra Leone et cinq au Nigeria. Le nombre total de cas (confirmés, probables ou suspects) s’élève 2 615.  » Abandon et isolement  » Au Liberia, plus aucune région n’est à  l’abri depuis la découverte de cas dans le sud-est près de la frontière avec la Côte d’Ivoire. Le secrétaire général du syndicat des services de santé, George Williams, a fait état de « deux morts à  Gbokon-Jelee », une ville qui attire de nombreux marchands d’or de tout le Liberia et même de Côte d’Ivoire, soulignant que « c’était la dernière région épargnée par Ebola ». Le responsable médical de la région, George Daouda, a confirmé un cas avéré d’Ebola. En Sierra Leone, le Parlement a adopté en urgence une loi punissant d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à  deux ans quiconque « cache un patient contaminé par Ebola ou d’autres maladies contagieuses de même nature ». « Nous sommes consternés par la lenteur de la réaction de certains de nos partenaires de développement, et l’abandon et l’isolement imposé par ceux que nous considérions comme nos meilleurs amis au niveau sous-régional, régional et mondial », a par ailleurs déclaré le chef de la majorité parlementaire, Ibrahim Bundu. Il faisait allusion à  la fermeture des frontières par plusieurs pays africains, dont le Sénégal, l’Afrique du Sud ou le Kenya. Vendredi soir, le Gabon a lui aussi suspendu les liaisons aériennes et maritimes en provenance des pays affectés. Il a indiqué qu’il délivrerait les visas « au cas par cas » aux voyageurs venant de ces pays. Inquiétude en RDC En revanche, la Russie a apporté son aide, acheminant par avion une équipe de virologues et un laboratoire mobile à  Conakry. Le Nigeria, pays le moins affecté, avec cinq morts pour 16 cas, a néanmoins annoncé deux nouveaux cas, les premiers de « contamination secondaire », les épouses d’hommes ayant été en contact avec le haut fonctionnaire libérien qui a introduit le virus dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Une nouvelle inquiétude est apparue sur le continent, en provenance de République démocratique du Congo (RDC), dans la province de l’Equateur (nord-ouest) o๠le virus Ebola avait été découvert en 1976. Le gouvernement a annoncé jeudi la mort de 13 personnes, victimes d’une « fièvre hémorragique d’origine indéterminée » depuis le 11 août. Mais l’OMS et MSF ont jugé prématuré d’incriminer une fièvre hémorragique. Les résultats des prélèvements sont attendus « dans sept jours », a indiqué le ministre congolais de la Santé, Félix Kabange Numbi. Selon lui, la fièvre est « sous contrôle ».